Toutes les semaines, on va te faire découvrir un disque qui sort des sentiers battus. Pas la peine de t’échiner à te faire croire que tu t’y retrouves dans la jungle des sorties d’albums, EP, mixtapes ou démos… Tu galères. Nous, non. Alors on t’aide. Cette semaine : un Moog, un Rhodes, des filles toutes nues. Le paradis.
Drixxxé
“Sextape 3 – A selection of vintage erotic & porn movie soundtracks for the connoisseur”
Tags : soul, funk, vintage
ÉCOUTER LA SEXTAPE
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Y’a pas à tortiller, les bandes originales de films et l’illustration sonore estampillées 60’s-70’s sont devenues super hype depuis une bonne dizaine d’années. Grâce notamment aux cratediggers ou autres beatmakers qui, après avoir usé jusqu’à la corde tout le catalogue soul/funk nord-américain, ont plongé allègrement dans ce style kistcho-vintage au groove assumé.
Ces ziques étaient un terrain de jeux sans fin pour les compositeurs de l’époque, qui pouvaient expérimenter leurs idées les plus folles, là où la pop-music, extrêmement codifiée les auraient pris pour des guedins. Et quand il s’agissait d’illustrer des films de seins et de cul au champ visuel là aussi assez poussé, boum badaboum, les mecs s’en donnaient à cœur joie. Ils l’ont tous fait, Morricone, Gainsbourg, Umiliani, etc…
Drixxxé, ancien Triptik (certainement un des groupes de hip hop français les plus funky), grand collectionneurs de vinyles et pour qui la meilleure musique jamais produite l’a été entre 1966 et 1976, a amassé naturellement un bon paquet de ce genre de galettes. Sauf que lui s’y est mis grâce aux pochettes, suggestives, à l’esthétisme érotico-kitchissime sous amphèts. Quand le mec se rend compte qu’en plus le son est complément fou, la frénésie est totale. Après avoir posté un jour une photo de K7 de musiques de film érotique sur Instagram, avec notamment des titres comme «Autant en emporte le gland », un pote lui conseille d’en faire des mixtapes. Bonne idée.
Après la 1 et la 2 sorties y’a quelques mois, la Sextape 3, disponible depuis plusieurs semaines, propose des petites merveilles signées Alan Tew, Gert Wilden, Ennio Morricone ou Bernard Purdie. Tiré de films comme Aunt Peg, Madame Claude, Vampyros Lesbos, Sex O’Clock USA, Necronomania, ou encore Una Lucertola con la Pelle di Donna. Une certaine idée du dimanche soir sur M6, dans les nineties.
C’est cool, ça groove, c’est cheap et vintage, c’est moite, ça sent les fesses mais surtout l’été. En somme une certaine idée de l’oisiveté version 70’s. Et c’est bon. Le mec est connaisseur, la sélection est au poil, remplie de pépites soulful. Mais il fallait trier car comme le dit Drixxxé, « il y a aussi des titres atroces qui sont à mi-chemin entre la musique d’ascenseur et la fête de la saucisse, ce qui est pourtant en plein dans le thème ». Le type a eu en plus la bonne idée de faire des edit sur certains morceaux et surtout d’ajouter des extraits des Disco Cassex, galettes vendues par correspondance dans les années 70, qui proposaient des pièces sonores « pour adultes ». Fun.
Bref, c’est de bon goût, ça dépasse pas les 50 mn, et au final c’est plutôt une bonne porte d’entrée pour les non-initiés à ce genre musical si particulier. Veinards. Pour les autres, vous en profitez pour prendre un petit drink le soir avec votre girlfriend et vous serez au top. Variante : vous enfilez un peignoir, vous fermez les yeux… vous êtes Alban Ceray. Ah oui, pour les curieux, il faut du Shazam à porter de main, la tracklist n’est pas fournie.
– Mr. Choubi
Bonus :
La sextape 1 et la sextape 2