Un joli petit brin de fille s’est pointé chez nous pour prendre le thé. On a discuté de job, de fringues classes et de mecs en costards avec Amandine, étudiante de 22 ans en dernière année de licence d’Info-com à l’université de Bourgogne, et vendeuse à temps partiel pour une marque de sapes pour mecs haut de gamme. Rencontre avec une fille qui bosse… pour se payer des coups en terrasse.

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Amandine bosse dans ce qu’on appelle un “grand magasin” qui regroupe pas mal d’enseignes chics de vêtement, de maroquinerie et de cosmétique. C’est hyper glam et ça brille de tous les côtés. Du coup le samedi, à l’heure où d’autres sont en train de comater leur vodka-redbull chez maman, elle est sur le terrain à “faire du chiffre” en relookant de pieds en cape des mecs qui ont assez de maille pour s’offrir la came qu’elle vend.

Du biff, du biff

Quand on lui demande pourquoi, à la base, elle a postulé pour ce genre de job, sa réponse est plutôt simple. Comme n’importe quel étudiant : l’attrait premier est celui du gain. Mais c’est un peu plus que ça quand même. Non seulement c’est un job sympa parce que tu n’es ni serveuse à mi temps dans un rade de centre ville, ni baby-sitter à temps plein, mais en plus tu es entouré de belles choses. Pour une fille qui aime la mode, c’est sympa. Et puis vendre un beau produit, c’est toujours agréable. Ça apporte plein de trucs cool, comme la connaissance pointue d’un produit spécifique -les costumes par exemple- la coupe, la matière, le tombé. Et puis parfois, tu tombes sur des beaux gosses qui essayent des costards, et ça, ça vaut le détour. Y’a rien de plus sexy d’un joli minet en costume.

Cependant, ce n’est pas un job “pour la vie”, 12h par semaine c’est déjà bien. Le secteur du commerce et de la vente sont trop complexes et difficiles, même dans un univers plus luxueux. Cumuler les deux n’est pas un souci, quand elle est sur son stand, Amandine n’est plus étudiante : elle est vendeuse, et les deux n’interfèrent pas l’un avec l’autre (bon, sauf pendant les partiels où elle se glisse une petite fiche de révision dans la poche pour les moments de creux). Ça se goupille bien, elle a toujours le temps de travailler sur ses cours à côté. Comme elle étudie la communication, c’est même un bon terrain d’essai, où elle peut vraiment avoir un contact humain avec n’importe qui. C’que c’est cool !

Habiller un homme

“C’est tellement plus facile que d’habiller une fille!” A ce qu’elle nous raconte, les mecs se mettent vraiment en situation de confiance quand il s’agit de leurs sapes : ils écoutent les conseils des vendeuses et ceux de leurs meufs (le cas échéant) qui, généralement, décident pour eux. En gros, ils sont moins difficiles à convaincre, il suffit de leur dire qu’ils sont canons dans ce petit jean à 200 balles et ils lâchent la maille. Easy, baby. Certains sont plus fidèles que d’autres, ils viennent régulièrement et deviennent presque des potes. D’autres lâchent systématiquement leur 06, en espérant que ça marche.

Perspectives d’avenir

En septembre prochain, Amandine saute le pas: lassée de “dijdij city” elle a décidé de s’installer à Londres pour un an, où elle a trouvé une place de fille au pair. Elle a envie de retourner sa vie, changer de culture, d’ambiance, d’univers et revenir la tête pleine de trucs chouettes pour son master en journalisme ou communication l’année d’après. Et puis, si jamais elle rate sa vie et échoue dans tous ses rêves de gloire, elle aura au moins les qualifications pour être vendeuse, c’est le plan de secours.

L’anecdote du jour

Ce qu’il y a de bien avec ce genre de taff, c’est qu’on en voit de belles tous les jours. Comme par exemple le mec de 40 piges qui vient te voir toutes les semaines, te tapes la tchatche pendant une demie heure, (s’habille chez tes concurrents, en plus) et te lâche son numéro sur un ticket de caisse en t’invitant à boire un café. Pas classe, mais drôle.

– Chloé Cloche

Photo: http://www.atelier-mascarade.com/

PS: on a échangé son joli minois contre ce beau gosse en « costume de luxe » pour ne pas nuire à son business, quand même