Certains osent, et on ne laisse pas passer. Chaque semaine, ton magazine préféré observe la foule pour trouver le détail choc d’un ensemble chic. Il scrute les Dijonnais de pied en cape, pour dénicher associations improbables et accessoires dans le coup. Lis ça, les tendances de la capitale des Ducs ne seront plus un mystère pour toi.

echasse

Vu sur la terrasse de notre troquet préféré, l’accessoire le plus ravagé de la semaine : la paire d’échasses. D’une démarche élancée, le jeune homme aux allures d’équilibriste traverse la place Emile Zola du haut de ses 2m50, le pas assuré, la clope au bec et le backpack bien en place, pour retrouver ses potes et descendre quelques pintes pendant l’happy hour. Un plaisir ordinaire accompagné d’un accessoire extraordinaire. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Les échasses sont très populaires, depuis des siècles, dans toutes les cultures : on les retrouves dans des traditions de performances artistiques, de numéros de cirque, d’art de rue. Elles trouvent même parfois leur utilité dans l’exercice de certaines professions (le bâtiment et l’agriculture notamment). Ça claque.

Depuis les années 2000, une nouvelle discipline se développe : les échasses urbaines. L’échasse classique faite de bois ou de métal qui a pour but de permettre à l’échassier de prendre de la hauteur se mue en une sorte d’arc qui peut se courber et agir en ressort afin de multiplier les performances du “riser” (échassier hype dernière génération). Le mec se transforme en véritable power rangers des villes, capable de sauter dans tous les coins et de parcourir de longues distances comme avec des bottes de sept lieux. Super héros dans l’âme (l’accomplissement d’un fantasme).

Comment il fait pour descendre ?

IMG_3108Quand on voit débarquer ce gars, on ne peut s’empêcher de se poser mille et unes questions : comment il fait pour descendre ? Il a pas un peu mal aux cuisses le bonhomme? Pourquoi il met ça pour aller boire des bières? Si il veut rouler une pelle à sa go, c’est pas un peu galère? Il fait comment s’il a besoin d’aller pisser ? Il tâte le terrain pour Cirq’Onflex édition 2016 ? On vous laisse imaginer les réponses, c’est passionnant.

La vérité, c’est que le mec a tout compris. L’été est arrivé à Dijon, et avec lui toutes les bonnes raisons de prendre un peu de hauteur. Premièrement, il choppe plus facilement les petits coups de vent qui traînent et peut se rafraîchir au lieu de cuire comme un bolosse si près de l’asphalte. Ensuite, il n’a pas à se mouvoir au milieu de toutes les personnes collantes, suantes et puantes qui se baladent en ville dès qu’il y a un rayon de soleil. Il peut mater discrétos les décolletés des meufs avec un angle de vue imprenable. Il ne souille pas ses baskets et les garde propres. Il retrouve ses potes beaucoup plus facilement dans la foule. Et pour finir, il se balade avec le fessier au niveau de la tête de reste du monde (bon on ne sait pas trop si c’est un avantage ou un inconvénient mais c’est plutôt hilarant).

Attention cependant aux insolations, merde de pigeons, panneaux de signalisation et autres éléments impromptus qui pourraient t’arriver en pleine face l’ami, ce serait du gâchis.

Ce qui est sûr, c’est le jeune homme sait faire une entrée remarquable, environ 250 personnes ont dû se retourner sur son passage. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’au moment où il doit faire du sur place (pour boire une bière ou papoter) c’est tout de suite beaucoup moins stylé : en effet pour ne pas perdre l’équilibre, monsieur doit basculer d’un pied sur l’autre en permanence, comme une fillette avec une envie pressante. C’est mignon tout plein.

Bref, pour conclure, on est complètement fan de l’audace de ce jeune homme, relativement inquiets, et un peu jaloux aussi. Du coup, ce week end pour compenser, on va aller faire de la slackline au jardin de l’Arquebuse, parce que nous aussi, on a de l’équilibre.

– Chloé Cloche