Les Laumes – Alésia, les Laumes – Alésia, 2 minutes d’arrêt. Même si tu ne t’y es jamais arrêté, tu connais cet endroit. Les Laumes, c’est Venarey-les-Laumes et Alésia, ben c’est la bataille. Le sacre de Jules César. Le lieu se trouverait sur la colline d’Alise-Sainte-Reine. Exotisme pur.

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On choisit de descendre du train. Les vacances à portée de main, pas besoin de bouger trop loin, c’est à moins d’une heure de Dijon, en train ou en voiture. L’idée, c’était de jeter un œil à un défilé de mode agricole qui a eu lieu le 23 mai dernier… Ouep, agricole. Nous non plus on ne voit pas ce que c’est a priori… Mais l’affiche avec le coq et l’intitulé de l’évènement ont titillé notre curiosité. On file en Haute Côte-d’Or. À côté de Flavigny-sur-Ozerain, on en profitera pour faire un saut dans ce village médiéval, et juste à côté, au fameux MuséoParc d’Alésia, ouvert en 2012 et qu’on n’a pas eu l’occasion de visiter encore.

On nous l’a vendu, ce MuséoParc. Alésia, le nom sonne et parle à tous les Français. Le MuséoParc est posé à côté de Venarey-les-Laumes, à l’endroit des fortifications des Romains à l’époque, tu te rappelles ? En -52. Enfin, le soit disant emplacement… Car il y a toujours eu un litige sur la localisation exacte d’Alésia. À vrai dire, c’est Napoléon III à l’époque (pour mémoire, il a régné de 1848 à 1870) qui a décidé que ce serait cet emplacement et pas un autre. On fouille là et c’est tout. Comme aucun autre prétendant n’a eu l’autorisation de faire les fouilles, ça limite la concurrence. Tout le monde la ferme, c’est en Côte-d’Or et c’est tout. On parle du Jura, de la Suisse, des Alpes… Mais Louis Napoléon ne voulait pas en entendre parler. La polémique a survécu jusqu’à aujourd’hui. Mais faute de preuve ailleurs, les Côte d’Oriens continuent à bomber les torses. Les écrits laissés par César ou ceux qui écrivaient pour lui dans « La Guerre des Gaules » ne sont pas super précis dans la description et l’emplacement géographique. Les archéologues et les historiens ont dit à l’époque à l’Empereur : c’est là. Depuis, on a quand même trouvé pas mal de trucs de l’époque dans le sol. Ça semble se tenir mais on ne sera jamais sûr à 100%.

Un tour au MuséoParc d’Alésia

Vu la pub et le budget annoncé pour le réaliser, je m’attends à un MuséoParc énorme et blindé d’activités proposées en tout genre. Des reconstitutions de fouilles, etc. C’est rikiki. Le bâtiment est moderne et joli. Circulaire, sur 3 niveaux avec une terrasse panoramique. Mais il est assez petit. Enfin, je ne sais pas, le MuséoParc franchement… Quand tu dis à tout le monde que tu en as une énorme, ça doit forcement en décevoir plus d’un quand tu déballes le matos. Y’a des expos permanentes, explicatives, pas mal. C’est là que j’ai appris que c’est Napoléon III qui a décidé où se trouverait Alésia. Des cartes pour reconstituer la chronologie et les mouvements de la bataille, un film aussi cheap qu’un épisode d’Hélène et les garçons, avec des acteurs encore plus propres que des popeux à bonnets. Pas très credibles en Gaulois assiégés depuis des mois…

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Y’a en ce moment une expo Astérix, pour démêler le vrai du faux. Uderzo et Goscinny nous baratinaient-ils dans leurs BD ? Si tu as moins de 11 ans, tu vas kiffer, je pense. Y’a aussi une petite boutique avec la ligne de fringues Super Bourguignon. Dehors, reconstitution pas finie d’une fortification romaine, 2 stands avec des barbus déguisés et démonstration de combats de l’époque. Les comédiens/combattants ont l’air passionnés et pros. Mais ils sont peu, dans un tout petit lieu… En fait, le MuséoParc, tu t’attends au Puy du Fou, tu te retrouves à l’Archéodrome. Tu te rappelles l’Archéodrome? Le long de l’autoroute à Beaune. Le MuséoParc, on y va une fois. Nous, c’est fait. Ah au fait, on n’avait pas pris l’audio guide, c’est un paramètre à prendre en compte dans notre appréciation.

Un tour à Flav’

On file à Flav’, Flavigny-sur-Ozerain, cité médiévale classée. C’est beau. Tout simplement. La ville a été repérée dans une des éditions des « Plus beaux villages de France » à la télé. Merci Stephane Bern ! Village fortifié. Belle vue. Il y a encore des moines dans l’abbaye. Il y règne une ambiance mi-bonne-vielle-campagne-à-papa et mi-salut-on-est-de-Versailles-et-on-veut-fuir-la-pollution, y’a pas une baraque à racheter. Hé ouais, c’est coté Flavigny maintenant. Vous pouvez visiter la fabrique des fameux anis. Qui vient d’ouvrir un café. Ou chiller à l’épicerie boire une mousse avec les gens du coin.

On se rend à ce fameux défilé de mode agricole à l’heure de l’apéro. En fouillant un peu, on se rend compte que la vie culturelle dans le coin est étrangement active. On peut aller aux Nuits Péplum en juillet, ou à Alésia. On peut aller au festival en Auxois à Venarey, nos petites courses hippiques à Vittaux, y’a des concerts dans des petits lieux sympas, on va désormais au festival Pimpinella. Je te case tout de suite qu’il se tiendra dans toute la ville de Flavigny les 26 et 27 juin prochain. Concerts, DJs, dégustations et terroir pour une bouchée de pain.

Un défile de mode agricole

Le défilé de mode se tient à quelques kilomètres de Flavigny. Au lieu-dit de Chaudot. Honnêtement, on ne sait pas du tout ce que ça peut donner. Ça se passe dans une stabule. Pour la faire très vite aux citadins, c’est une étable, un grand hangar qui contient 150 vaches le reste du temps. D’ailleurs, l’agriculteur en a laissé une avec son veau. Pas le choix, elle a vêlé le matin même. On nous demande de ne pas trop la déranger. C’est une association de théâtre du coin, la fabrique à Berlue, qui a organisé ça. Elie, son président (qui défile aussi), nous explique que leur but est d’organiser des évènements là où on ne les attend pas. L’étable est à son père agriculteur. L’évènement est gratos.

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Bon, quand ils font un défilé de mode en Haute Côte-d’Or, il y a 700 personnes dans le public. Tout simplement. Plus que ce que toutes les salles de spectacles dijonnaises en espèrent en un week-end Gros succès. La plupart sont des gens du coin. Quelques intermittents Dijonnais (qui vivent tous dans la vallée de l’Ouche toute proche, on vous le rappelle). Beaucoup de familles d’agriculteurs. J’en profite pour vous placer que la tendance 2015 en haute Côte-d’Or, c’est la polaire, elle est de retour. Dans le public, il doit y en avoir 300. Et, oui, le secret de l’organisation, c’est que les modèles du défilé sont agriculteurs eux-mêmes, ou de la famille d’agriculteurs.

On nous annonce un défilé de « basse couture ». Lagerfeld au Grand Palais, mais dans une stabule. La piste traverse les 100 mètres de l’étable. La scénographie est chiadée. Le défilé est pro sans se prendre au sérieux. Tout le monde joue le jeu. Ça applaudit, ça rigole dans le public. L’ambiance est excellente. C’est drôle. La bande son est travaillée, mélange de montage son de la campagne avec du gros hit de défilé plein pot. Côté fringue, c’est du détournement de tenues d’agriculture, des découpages/assemblages de cottes, de bouts et de peaux d’animaux, de matières ou d’outils typiques du métier. Y’a pas grand chose de portable mais là aussi ça ne se prend pas au sérieux.

02On croise une tête de porc, une robe de mariée avec tribu de poules vivantes intégrée, etc. Après le défilé, on mange, on boit un coup. Orgasme gustatif sur la tarte à l’Époisses. Et on danse. C’est petit baloche. Bon enfant, c’est pas exactement les baloches qu’on fréquentaient plus jeunes où le seul intérêt consiste à attendre que les jeunes des villages concurrents boivent assez pour se mettre des coups dans la gueule. Là, c’est plutôt famille avec un oncle qui nous reprend des classiques variét’ pas dégueu (Nino Ferrer, Daho, les Rita, Dutronc… mais pas un Sardou ! Pas un Get Lucky). On y croise les viticulteurs du seul domaine de Flavigny qui nous annoncent que c’est chez eux que se passe la première soirée du festival Pimpinella, le 26 juin. Si c’est la même ambiance qu’ici, on y sera. Parce que là, les mecs de l’Auxois viennent de nous donner une bonne leçon de teuf originale et bien préparée. On en veut encore.

– Chablis Winston

Photos : DR