Fraisans, petite bourgade bucolique de 1200 âmes située entre Dôle et Besançon se transforme chaque été en terrain de villégiature préféré des amoureux du reggae. En effet, le No Logo Festival vient d’y célébrer avec succès sa 3ème édition (affichant plus de 30.000 festivaliers) et a d’ores et déjà réussi son pari de pérenniser un évènement sans subventions ni partenaires, éco-responsable et à l’écoute de ses participants. Immersion dans cette anomalie culturelle en terre rastafarienne.

No Logo festival
INDICE DE TRANPI.
Deux soirées sold out (ou presque), alternance de soleil jurassien et d’averses parfois bibliques, on est quand même bien au No Logo, grâce notamment à la pellicule de boue qui se forme sur notre corps et nos vêtements et qui outre ses bienfaits reconnus pour la peau, nous offre une protection isolante à moindre frais !

POINT FASHION WEEK.
Là, c’est le jackpot, on en prend plein les yeux. Avec un esprit de carnaval et une ambiance joyeuse, chacun rivalise d’ingéniosité pour sortir du lot : déguisements animaliers, perruques multicolores, de la dread, de la crête, bracelets et colifichets, bonnets rastas… il faut préciser que le meilleur déguisement remporte un pass pour la prochaine édition, ça motive ! Pour ma part, j’arbore fièrement une veste verte Jamaïca, un t-shirt jaune et un imperméable rouge ASPTT Dijon section foot, vestige de la saison 1999-2000. Vert, jaune, rouge jusqu’au bout, immersion totale.

CE QU’ON A AIMÉ AU FINAL.
– Le public : intergénérationnel et festif, le sourire est de rigueur sur toutes les lèvres, on est heureux au No Logo malgré la météo !

– L’organisation : carrée et à l’écoute des festivaliers, la technique est propre, la programmation solide et le site des forges de Fraisans est magique.

– La musique : ayant assisté à 16 des 22 concerts proposés, j’en ai pris plein les mirettes. Jour 1 : grosses prestations de Clinton Fearon et de Barrington Levy qui revisitent leurs classiques pour notre plus grand bonheur, Sinsemilia met bien le feu et Bunny Wailer assure l’héritage de ses deux compagnons disparus avec émotion et sérieux, deux gros concerts de dub pour se finir, on a du mal à trouver le sommeil.
Jour 2 : Etana nous enchante par sa grâce, Amadou et Mariam nous transportent, leur générosité et leur talent nous illuminent, Biga Ranx fait le taf sous le déluge mais ce sont bien les prestations folles et énergiques de Capleton et de Kaly Live Dub qui sont le clou de cette soirée ! Jour 3 : Protoje confirme tout le bien qu’on pense de lui, il donne sans compter et termine épuisé son show devant 12.000 personnes, Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy assument leurs rôles de têtes d’affiches et Beat Assailant conclue en beauté ces trois jours de folie avec son hip-hop groove et instrumental. Dope !

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CE QU’ON N’A PAS AIMÉ.
– La (trop) forte présence policière autour du site, plus en mode répression que prévention. Je remercie à ce sujet Jah qui m’a soufflé la bonne idée d’arrêter toute consommation d’herbe magique six semaines avant le festival et ainsi passer et réussir sans encombres mon premier test salivaire !
– La météo, même si on s’habitue et que cela fait son charme, la pluie et la boue, ça fatigue à la longue!!

– Certains stands qui n’ont rien à faire là : entre une excellente pizzeria, de la nourriture I-Tal préparée par Cedric Myton des Congos et un stand franc-comtois de sandwiches morteau / cancoillotte, on trouve encore du kébab et de l’américain pas frais, dommage.

TAUX DE REBOND.
Le No Logo festival semble avoir réussi son pari en seulement trois éditions, le succès de cette année sera sûrement confirmé si la programmation reste à ce niveau de qualité. Moi j’ai hâte d’y retourner, je commence d’ailleurs à me laisser pousser une dread !

– Riddimdim Selecta
Photos : Maya « Kaly » Jones