Le top 5 subjectif et incitatif autumn/winter qui va t’apprendre à te réconcilier avec tout le gratin de la SUDSN (So Underground Drama Stage Negro), qui va te faire passer du rire aux larmes et te faire jungle-speeder des alexandrins avec ton crew !
Suer sur des draps propres de Tarik Noui | mise en scène Sébastien Foutoyet. Durée 1h15. Jeu. 22 et ven. 23 octobre 2015 | Théâtre Mansart
Je recommande pour : le titre d’abord que je trouve beau et sensible ; ensuite parce que c’est une compagnie 100% moutarde et prometteuse. Enfin parce que c’est une création née de la rencontre entre un auteur et une compagnie, et que tout ça sent très bon.
Le pitch : un jeune homme rentre au pays, la tête basse, avec pour seul désir d’en repartir au plus vite. Lorsqu’il trouve la porte familiale verrouillée, il accepte le seul travail proposé dans ce trou : barman au dancing. Un dancing où toutes les âmes perdues viennent trouver du réconfort dans les bras de la mystérieuse Lana… C’est le récit d’un retour au pays dans la honte d’avoir échoué « là-bas ». Cet ailleurs où tous ont tenté leur chance, c’est l’essence du désir qui hante la pièce et tous ses personnages. Dans un décor qui hésite entre le Nord pas de Calais, le sud des Etats-Unis et le continent africain, la pièce étudie le poids des désirs frustrés et des rêves déçus.
Le retour au désert de Bernard-Marie Koltès | mise en scène Arnaud Meunier. Durée 2h. Du mar. 8 au ven. 11 décembre 2016 | Grand Théâtre
Je recommande pour : le jeu de Catherine Hiegel et l’écriture percutante de Koltès, grand auteur dramaturge français du 20ème siècle. « Catherine Hiegel ??!!… » Mais si… souviens-toi l’infirmière chaudasse dans La vie est un long fleuve tranquille… Bah c’est elle ! Elle aussi qui s’est faite tej de la Comédie-Française par tous ses « potes » (ambiance). Elle est de loin, pour moi, la plus grande actrice française vivante (oui elle est vivante, et oui, c’est bien une femme et non pas le grand-père d’Alain Souchon). Bref tu l’auras compris Cathy, c’est le Godzilla des cheplan ! La pièce a déjà bien vadrouillé et fait un stop à Dijdij, donc ramène ton boulard.
Le pitch : https://www.youtube.com/watch?v=VxxRj_MBc5I
Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=04lDre–FOE
Bled Runner de Fellag avec la complicité d’Ahmed Madani | mise en scène par sa gonz, Marianne Épin. Durée 1h30. mar. 5 janvier 2016 | Théâtre des Feuillants
Je recommande pour : son dernier spectacle Petits chocs des civilisations (2012) avec son couscous géant en dyrect live qui m’avait mis VNR l’eau à la chebou. Drôle, attachant, Fellag est un one man show tendre et attachant qui s’amuse de nos clichés bien franchouillards sur les zébron et réciproquement (la blague ;))
Le pitch : https://www.youtube.com/watch?v=PABs9wShekw
Pour aller plus loin (car en clichés, il n’y a pas de limites tu ne le sais que trop) : https://www.youtube.com/watch?v=luARvJtlX7c
Un obus dans le coeur de Wajdi Mouawad | mise en scène Catherine Cohen. Durée 1h10. mar. 12 janvier 2016 | Théâtre des Feuillants
Je recommande : urgemment (posons les bases : Molière 2014 et Révélation masculine, bête de IN au festoch’ d’Avignon). Wajdi Mouawad est incontestablement l’idole des jeunes… et des moins jeunes. Au concours du Conservatoire National de Paris, c’est chaque année des dizaines de candidats qui gueulent de toutes leurs tripes, camouflant péniblement le bruit de leurs maigres genoux qui s’entrechoquent, les héros mouawadiens.
Denis Villeneuve qui a sorti cette semaine son nouveau bijou thrillerique Sicario – fonce ! – (franchement si a 25 ans t’as pas vu Prisoners, t’as râté ta life, ce film vaut tous les Faîtes Entrer l’Accusé du monde : 200ml d’Emile Louis, 150g de Fourniret avec un zest d’Emile-Louis) a adapté Incendie de Wajdi et ça déchirait toutes ses petites mamans !
Le pitch : sur la route qui le conduit au chevet de sa mère mourante, tout est confus dans la tête de Wahab. Submergé par des pensées qui le bouleversent, ses peurs, ses révoltes se mélangent à la rage. En confiant son chagrin, sa douleur, Wahab plonge au plus profond de lui-même et fait le point sur sa vie.
Modèles réduits de Pauline Bureau, création collective | mise en scène Pauline Bureau. Durée 1h. Du mar. 9 au jeu. 11 février 2016 | Salle Jacques Fornier
Je recommande pour : le kiff mémorable du dernier spectacle de Pauline Bureau, Sirènes (2014). Ma pote de conservatoire complètement fan de Popo, et qui a chialé toute sa race comme si on avait lapidé sur scène toute sa mifa pour son premier spectacle Modèles (2013) – si t’es Einstein t’as deviné que Modèles réduits est réduitement lié à Modèles -, qui a reniflé comme une truie durant Sirènes, m’a clairement fait comprendre que si je ne voyais pas Modèles réduits elle ne voyait pas de raison de donner suite à notre amitié de 5 ans. Entre Foresti et de Beauvoir, ses mises en scène interrogent l’identité, la construction de soi et comment on fait avec tout ce gros dawa. Après Dormir cent ans la saison passée, cette super compagnie remet une couche bon pâté accompagné de fat son.
Le pitch : c’est quoi être un garçon et c’est quoi être une fille ? Qu’est-ce qui a fait que je saignais des classeurs de feuilles Diddle (honte, autoflagellation) tandis que mon reuf réaménagait ses 9m2 en empire Warhammers (non, non, ne souris pas, point de nostalgie non plus, tu as réussi à passer à autre chose, le chemin fut long et périlleux, n’en parlons plus) ? OK la question a déjà été soulevée 99999999 fois mais c’est pas la quantité qui compte mais la qualité… Pour sa première fois, c’est le spectacle idéal.
Alors, aller or not aller ? Ne te pose plus la question !
– Capucine Roy
Photos : DR