« Non mais arrête, avec cette expression »

Ce que tu n’auras plus le droit de dire en 2016, à ce qu’il parait. Le langage a le même défaut que la petite monnaie ou Ebola : cela circule d’une personne à l’autre, et tu ne sais pas où il a mis la main avant, hein. Et puis qui a inventé ces expressions de merde, en fait ? Il n’est jamais trop tôt pour envisager les bonnes résolutions de l’année prochaine. Alors tu tournes ta langue trois fois dans ta bouche, gros. Ouais, dire gros, j’ai le droit.

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Balek (Je m’en bats les c…)

Mesdemoiselles, vous n’avez pas de gamètes mâles. Autant, je suis sincèrement pour la parité dans tous les domaines, autant la reprise d’expressions vulgaires masculines n’est pas une nécessité impérieuse. Surtout pour feinter une indifférence qui est d’autant plus douteuse qu’elle est proclamée.

Trop stylé

« Le meilleur style est celui qui se fait oublier« , te rappelle Stendhal. Ben ouais, sitôt qu’on sent une grosse intention, la beauté disparaît, elle qui doit paraître naturelle. Donc, si en plus tu emploies cette expression pour désigner non plus un vêtement mais un évènement, une situation (« Wah t’es à cette soirée avec untel ? Trop stylé ! »)

Afterwork

Petit rappel du MEDEF : t’es en France, ducon. Le pays des feignasses, on bosse jamais vraiment. Donc y’a pas d’avant ou d’après le taf. Et tu bois tout le temps, même sur tes heures d’emploi. Donc pas la peine de sauvegarder ce blaze tellement 2014.

Aïe aïe aïe

Une pub relou l’affirmait déjà : « elle se tait, la douleur, elle se tait ». Mais si en plus c’est pour s’en servir comme interjection ou surtout, sport français – voire dijonnais –  éprouvé pour déplorer, alors là je dis stop. Merde, encore une expression à bannir.

Grave!

Stop. Le mimétisme fonctionnant à plein chez les êtres d’un rang inférieur dans mon genre, j’ai été infilitré par celle-ci. Ben ouais, on a tellement honte d’acquiscer banalement d’un « oui », et on veut tellement marquer notre enthousiasme pour l’assertion précédemment formulée, qu’on opine du chef comme des grands malades. Variante diabolique : « Mais grave ! »

Bim!

Non seulement c’était le nom d’un des restaurants les plus inavouables de Dijon, mais en plus tu l’utilises à toutes les sauces. C’est ringard ? Pourquoi ? Parce que je le décrète, pardi. Donc t’arrêtes ça tout de suite, ou tu vas entendre un son approchant.

Les bails

Celle-ci est un sommet d’artificialité, et est absolument incompréhensible quand on ne l’emploie pas soi-même. Tu arrêtes donc ça tout de suite.  Et puis ça se dit « les baux », d’abord.

En vrai

T’es tellement mytho que t’es obligé de préciser quand tu es véridique ? True shit, gros : Les vrais savent bien, va, quand tu dis n’importe quoi. « Non mais en vrai j’ai déjà une soirée de prévue » : ok, va crever.

Hipster

S’il suffit juste d’avoir une barbe de merde et de se prendre pour un esthète pour en être un, j’ai bien peur que le terme soit bien trop galvaudé pour l’année suivante. Du reste, le terme ne concerne que les mecs, alors même que cette attitude présomptueuse se prête elle aussi à la parité.

Queue-tigny

Pareil, faut te détendre, la voix du tram, là. On dit Quétigny, bordel, l’accent aigue a été rajouté y’a quelques années soit disant pour faire plus joli. Sauf que le patelin est déjà assez dur comme ça pour en rajouter. Vivement qu’on ait la voix de Young Min, notre mascotte de Sparse, tellement plus mélodieuse, pour nous annoncer notre arrêt à Godrans ou à Valmy (je déconne, qui va à Valmy ?)

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– REST IN PEACE –

J’avoue

So 2010. Encore employé au lycée Prieur d’Auxonne, peut-être.

YOLO (you only live once)

Ça doit seulement venir d’arriver à Decize, donc il est grand temps de l’enterrer définitivement. Bon, c’était sûrement déjà le cas.

Bobo

Inutilisable sitôt que des mongolitos l’ont pris pour un synonyme de « bourge », en oubliant leur haine tenace pour tout ce qui est visiblement plus cultivé et raffiné qu’eux.

Swag

Ben, pareil, tout le monde s’est, dieu merci, un peu calmé sur celui-là.

…ou pas

La douche froide. Putain de castratrice, on sait que t’aimes ça, poser in extremis ton affreux véto.

On se retrouve place du manège, là…

Quoi, FDP ? T’habites à Dijon depuis tout ce temps et tu dis même pas Place du Bareuzai ? Respecte-toi, sérieux… Pour rappel, t’avais déjà plus le droit de l’utiliser l’année suivant ton arrivée à Dijon, en 2002. Et si tu oses sortir un « Au jour d’aujourd’hui« , on t’envoie dans le huitième cercle de l’enfer pour l’éternité ; soit : les commentaires du Bépé.

– Tonton Stéph, ayatollah en sémiologie