L’hiver vient. Et vu que tu as de toute façon tendance à te ruiner en chauffage pour rien dans la mesure où tu es tout le temps en vadrouille, Sparse te propose de faire le point sur les nouveaux établissements de ta ville. Ce, sachant que le Dijonnais a de toute évidence ses p’tites habitudes : les nouveaux restos ferment souvent au bout d’un an, ont du mal à jouer des courdes au milieu de l’establishment. Ben ouais, tu te lasses vite, gros. Bon, lequel de ceux-ci risque de ne pas passer l’exercice de l’année 2016?

La Lucha, 102 rue Berbisey

11167910_880191912095559_1564500466930578371_nD’après nos infos vérifiées, recoupées – un véritable travail d’investigation d’au moins trente secondes – ce nouveau projet serait celui des propriétaires du Ritchie’s Dinner, qui investissent les lieux de feu « La mère folle », le resto qui était fut un temps accolé au Petit Gascon, rue Berb’. Le Ritchie’s? Mais si, tu sais, ce truc ricain non loin de la gare, où le serveur est grimé en flic américain déconneur, et où on te sert de la « Rebsamen water ». Eh bien, apparemment, ils ont eu l’idée de traverser le Rio Grande, et de passer au pays des Maquiladoras, de Pépito et des étudiants décapités par les cartels, mais en se concentrant plutôt sur l’imaginaire et le folklore du catch mexicain. Ouais, tu pourras mettre ton plus beau masque, si tu veux. Ici, la clientèle visée est à peu près la même que celle de la rue Mouffetard à Paname ou celle de La Soif à Rennes : l’étudiant trop délire qui, éméché par sa vodka Redbull au Byron Bay, aurait une ptite dalle tout en ayant un budget en berne. Mais puisque le fric du Crous est toujours bon à prendre, le resto est surtout un bar qui propose des tapas pas chers du tout. Il surfe donc sur la veine créée à l’époque – pour les plus anciens d’entre vous – par feu le Luna Sol, ouais ce rade de Berbisey où tu pensais pouvoir t’afficher avec un chapeau mexicain Havana café en toute impunité avant de découvrir horrifié ta trogne dans Le mag de la nuit. Ici, tu trouveras des sodas et bières mexicaines, et des tapas de un à trois euros, soit quasi que dalle.

 

Agostino, 6 rue de la Chouette

12118653_520986001409762_275510776763439859_nDéjà, un gage de qualité : il s’agirait d’une proscutteria – en vérité, une charcuterie-sandwicherie tenue par les propriétaires d’In Teglia – dont on peut affirmer de façon péremptoire (oui, on est comme ça dans ce mag) que c’est la meilleure pizzéria de Dijon. Et puis, c’est placé dans une des ruelles tout de même les plus sympathiques de Dijon, et pas que pour les touristes. Mais surtout, plus qu’une vulgaire sandwicherie, il s’agit avant tout d’une épicerie fine, dont les produits au top sont utilisés dans un super pain cuît sur place. La concurrence devient rude dans le quartier Antiquaire, où, à priori, il sera toujours possible de trouver des babas au Limoncello ou des tagliatelles à l’encre de sèche. La part de pizza à la coupe est à deux euros cinquante, la focaccia au jambon de parme à 5,90. Ouais, il te restera de l’argent pour faire des cadeaux à ta daronne, cette année. Les sandwichs sont chiadés car blindés de produits délicieux, rectangulaires, ils sont loin du cliché du panani qu’on se fait habituellement dans l’héxagone. Le mien risquant d’être quelque peu secos et étouffe-chrétien (moi j’ai pris l’Alpi, à la Mozzarella, Fontina, coppa et pomme de terre – parfait pour l’hiver), la vendeuse m’a proposé d’y rajouter de la roquette, tout de même. La fraîcheur. Gorgonzola, tomates cerises, jambon de parme, Scarmoza… Toute la ritalie dans ton sandwich pour 6,90 euros, mec. Y’a même un végétarien avec poivrons et tout. Et pour cet hiver, l’équipe envisage de faire un plat chaud à base de pâtes fraîches, tant elles sont visiblement sollicitées à fond depuis l’ouverture par les habitués de l’établissement. Pour peu que tu prennes une San Pellegrino à l’orange en formule avec ton sur-panini plutôt qu’un vulgaire Oasis, cela te changera de ton habituel sans oignon-harissa chez Hassan, franchement.

 

Colombus Café, Place Darcy

product_8903543bOn te voyait bien trépigner, sur les réseaux sociaux et ailleurs, depuis des mois, en train de réclamer ton Starbucks café dijonnais. Tu t’y croyais déjà, dans ton épisode de Friends. Détends-toi fillette, non seulement tes potes n’ont pas le swag de Joey et Ross, mais surtout, le jardin Darcy, c’est clairement pas Central Park. T’auras donc droit qu’à un succédané, un ersatz de Starbucks – ou, comme tu voudras le voir, un concurrent ; oui, je sais, y’en avait déjà un à la Toison d’or. La recette est en effet toutefois la même : fauteuils en cuir pour t’avachir en pompant le wi-fi pour ton Mac, cafés macchiato et cappucino qui ont de la gueule et chocolats chauds chiadés pour accompagner ton muffin aux myrtilles ou chocolat blanc. Il y a aussi les « chéris », c’est-à-dire des mokas, latte ou viennois aromatisés au sirop de Monin, saveur vanille, caramel, fraise, spéculoos, coco, noisette, cerise, framboise, pains d’épice, châtaigne. Ouais, comme le blanc du Vieux Léon, quoi : tu seras dépaysés après tes TD. La « philosophie » et « vision » du lieu envoie du rêve (voir leur site web), je cite : « Nous souhaitons être le café social du 21ème siècle, c’est-à-dire un endroit où… » Ok, j’ai arrête à 21ème siècle. Le tur-fu, quoi. À toi de voir si ça te parle vraiment..

 

Little Niam Baï, Centre commercial Clémenceau

12065722_504196953073521_6114683321246776243_nTraduit littéralement, l’établissement signifierait « Petit manger riz » – mais sans être expert en traduction, tu comprendras aisément que Niam Baï signifie « à table » en cambodgien, et qu’il s’agit d’un établissement qui souhaite se la jouer « esprit street food » tout en gardant son identité asiatique. Ce wok branchouille n’est pas visible depuis le tram, donc tu flipperas pas et marcheras un petit peu, hein : il est de l’autre côté du charmant (ahem…) centre Clémenceau. L’idée, ici, est de faire découvrir les nuances subtiles qui différencient les saveurs propres aux différents pays de la prostitution pédophile et de la mine anti-personnelle : le Vietnam, la Thaïlande, et le Cambodge. Tu aimes sentir l’odeur du napalm au petit matin? Ben ici tu pourras renifler les habituels produits du cru, pour peu que tu connaisses les woks : pâtes de riz, citronnelle, bouillon de boeuf, nouilles de riz, émincé de poulet curry coco, etc… : au cas par cas tu devrais trouver ce qui se rapproche de tes petits goûts d’esthète. L’ambiance se veut plutôt détente avec un mobilier assez original qu’on te laisse découvrir sur place.
Alors, bien sûr, il faudrait vraiment que le patron ou le responsable de la com’ mette un terme au recours systématique aux vannes les plus pétées de tout Dijon sur son Facebook (du genre : « C’est le wokend ! »). Mais, allez, pour peu que tu jubiles sitôt qu’un farceur s’abandonne à ce genre d’humour fascinant, on aurait plutôt tendance à te recommander cet établissement. Ce, d’autant qu’il en faut un peu, de l’humour, lorsque on bosse non loin de l’immonde place de la Rép’.

 

Lulu graine d’un monde, 12 rue de la Poste

11951395_884687804954858_6695913226533768841_nEn voilà un nom de restaurant discutable ! À priori, à son énonciation, j’aurais davantage songé à un roman jeunesse ou un dessin animé en primetime sur Gulli, mais certes pas à un resto, même bio. Aurions-nous tort de songer que la clientèle girly est avant tout visée ? Ce salon de thé qui remplace Miss Cookies vise avant tout à 100% sur le Végan, l’écolo, le bio…Tu m’as compris : un peu comme le maître d’arme, dans Kaamelott, était obligé de se justifier : « Non!! Je ne mange pas de graiiiine!! », tu risques fort de devoir d’organiser un discours auprès de tes potes, à moins que le lieu convivial ne s’en charge. À priori, ici, on ne transige pas avec la gourmandise, sans avoir fait souffert d’animaux pour autant : la « cuisine végétale », sans gluten ni allergènes, misant autant que possible sur le local, prend le relais. Il faut savoir que Lulu est avant tout un concept, plutôt bien pensé, jusqu’à la déco qui, si elle fait un peu Ikéa, vise justement un environnement chaleureux, parfait pour bader en hiver. Sans suprise, sont privilégiés ici : sandwichs, veggies, salades, soupes, tartes et cakes salés; il y a aussi un nouveau nom de concept – pour moi en tout cas : le rawjuice, ou « jus extrait à l’instant », qui vient définitivement condamner aux années 2000 le bizarre bar-à-smoothies (RIP). Le tout se situe non loin de la Poste Grangier flambant neuve et de nombreux magasins facilitant l’achat de cadeaux de Noël. L’établissement vient à peine d’ouvrir, si la description t’a causé, il est toujours loisible d’aller tester ça (de 10h à 18h seulement). Nous, on n’a pas encore eu le temps. Et on mange pas de graines.

 

BONUS
Les bons plans actuels de Tonton Stéph

brunch1Puisque leur travail mérite toujours davantage d’éloges, on ne peut pas passer l’hiver sans passer voir l’équipe de So Fish à la Péniche Cancale. Alors, certes, le temps ne se prête plus guère à aller sur le pont. Mais sachez que du mercredi au samedi, dés 19h jusqu’à 21h, ils préparent avec amour et minutie divers encas changés toutes les semaines, pour accompagner la ptite pinte qui s’impose après le taf.

12313571_1018129141561451_8492878419159949505_nLe caviste de la rue d’Auxonne : Le goût du vin. Propose une dégustation de ses vins et champagnes à La Cloche le 8 décembre : pour 18 euros, tu pourras éprouver ta curiosité et tu viendras pas avec une infâme piquette aux repas de fin d’année; cela te changera. Les produits dégustés seront à -20% et un Jéroboam, une grosse teille quoi, sera à gagner par un tirage au sort entre les participants.

Un festival de la bière est annoncé à Dijon pour avril 2016 : « La Confrérie des Chevaliers de Gambrinus organise les 2 et 3 avril 2016 un festival de dégustation de bières baptisé Les Houblonnades. 25 à 30 brasseurs artisanaux de Bourgogne et de Franche-Comté participeront à ce premier rendez-vous. » Range ta Bavaria, gros, tu vas carrément être testeur ! Un concept qui plairait au saint-patron de la binche, Gérard Baste : le speed-drinking !

– Tonton Stéph
Photos : DR