On ne va pas se mentir (j’adore commencer un article avec des expressions qui puent la vérité), quand on est fan de lives de black music à Dijon, c’est comme quand on est fan de ski en Bretagne : c’est possible d’en faire, mais disons que c’est pas l’activité typique du coin.

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On sait qu’on a d’excellents DJs, mais les groupes qui tournent… moins. On doit attendre le Tribu festival une fois par ans, ou checker les petits concerts à la Cancale. On a même appris à aimer la pop et l’électro tellement on est cerné ! Alors quand La Vapeur et Zutique Productions te proposent un live de grande qualité au milieu du mois de février, tu y vas, et tu fais pas le mec qui peut pas parce que c’est trop loin ou que la neige elle est trop molle, alors que tu te plains tout le temps qu’il n’y a pas assez de black music dans ta ville. Direction la Vap’ ce jeudi soir découvrir les Brésiliens de Bixiga 70. À prononcer bichiga séteineta je crois bien si je m’en fie à Carlos, le voisin de mes parents. Bixiga, c’est le nom d’un quartier de Sao Paulo à l’histoire métissée. Métissée, la musique de Bixiga 70 l’est. À l’image du Brésil plus qu’à l’image des membres du groupe d’ailleurs. Base afrobeat à la new yorkaise, genre Antibalas mais uniquement instrumentale : grosse basse, percus à gogo, clavier zinzin, belle section cuivre.

Déjà là, tu sens que tu vas chalouper. Y’a 10 mecs sur scène en mode brass band. C’est très groove, ça rebondit et ça transpire le soleil sud américain : un peu de salsa par ci, de samba par là, pincée de cumbia, ça lorgne sur l’ethio jazz. On nous annonce même du carimbó et du candomblé, que je sais même pas ce que c’est, mais rien que de l’entendre, j’ai l’impression d’être dans la pub dry de Schweppes dans les 80’s. Chaud.

Leur 3ème album est sorti fin 2015. Et comme ils voulaient donner du sens, ils l’ont appelé comment ? Hein? Comment ? Hé ben III. Tu vois le truc ? C’est le 3ème, ils l’appellent III ? Génies. Va voir Bixiga ce jeudi soir. En plus le bonus, c’est qu’avant et après (warm up et after pour les puristes), vous écouterez le DJ set de Luciano, le paulista Dijonnais. Danse et coeur avec les doigts.

– Chablis Winston
Crédit photo : Leco de Souza