Toutes les semaines, on va te faire écouter un disque qui sort des sentiers battus. Pas la peine de t’échiner à te faire croire que tu t’y retrouves dans la jungle des sorties d’album, EP, mixtapes ou démos… Tu galères. Nous, non. Alors on t’aide. Cette semaine, un disque soul ultra classieux.
7 ans ! Cela fait 7 ans que tout ce que touche Adrian Younge se transforme en or, la Midas touch (le roi mythologique, pas les pneus) ! Multi-instrumentaliste, producteur de génie basé à Los Angeles, Monsieur est un esthète, il aime un son précis et c’est le seul qu’il veut reproduire : celui de la soul période 1968-1973. Point barre. Et ne venez pas lui parler de samples, il déteste ça, ce gars veut de l’analogique, de la sueur en studio et de l’orgue !
2009, premier attentat musical dans les bacs du monde entier, il compose la BO du film hommage à la Blaxploitation Black Dynamite dont il enregistre lui-même tous les instruments ! Deux ans plus tard, accompagné par son orchestre « Venice Dawn », il sort Something About April, bande originale d’un film imaginaire mêlant action et érotisme. Il impose son style qu’on pourrait qualifier de dark soul ou d’abstract soul et se fait sampler, un comble pour lui, par tous les producteurs hip-hop du moment. Parmi eux, RZA, du Wu-Tang Clan, le contacte immédiatement pour produire le prochain album de Ghostface Killer et de cette collaboration sortiront les excellents Twelve Reasons To Die Vol. I & II. C’est désormais Adrian Younge & Venice Dawn qui tournent avec le Wu-Tang Clan en tant que Backing Band.
Entre temps, il créé son propre lebel Linear Labs à Los Angeles, ouvre avec sa femme une boutique qui fait disquaire et barbier, et enchaîne les collaborations et les prods de qualité (Souls Of Mischief, Delfonics…). Janvier 2016 donc, sort enfin le second chapitre de Something About April et le résultat est comme d’habitude grandiose. Il impose de nouvelles règles à la vague revival soul qui sévit depuis une quinzaine d’années déjà : on plagie le son des sixties, ok, mais on le fait bien et on y apporte sa touche personnelle. Celle d’Adrian Younge est absolument abstract, dark et hip-hop avec des sons bien saturés, bien lents et bien lourds mais ça fait 7 ans qu’il nous met des claques musicales, donc à force on s’habitue ! Il continue d’imposer sa soul (Sittin’ By The Radio, Winter Is Here ou Memoriers Of War), rend hommage à la Blaxploitation (Psalms, Hear My Love) et même à Serge Gainsbourg période Melody Nelson (La Ballade). POur ce disque il s’est également beaucoup entouré de Karolina, chanteuse israélienne, Raphael Saadiq le soul man ou encore Loren Oden. Ecoutez Adrian Younge, c’est super classe et vous n’en sortirez pas indemne !
– Riddimdim Selecta