Dans le cadre du festival GéNéRiQ, la semaine dernière, on était au Moloco à Audincourt pour rencontrer Breakbot, en pleine tournée après la sortie récente de l’album Still Waters. Thibaut et son pote Irfane, qui ne forment désormais presque plus qu’une seule entité musicale, nous ont payé une bière et raconté pas mal de conneries. Les mecs étaient relax, quelques heures avant leur énorme perf’ en clôture de la soirée de samedi. Merci pour ce moment.

Maintenant vous êtes tout le temps ensemble sur les albums, dans ce que vous faites ?

Thibaut : On fait beaucoup de trucs ensemble, ouais. Il y a des trucs qu’on garde aussi pour nos vies privées, évidemment. Mais bon, on n’est pas non plus à tout partager.

Irfane : Mais presque.

Thibaut : Mais presque. On partage beaucoup de choses. Souvent je l’accompagne à la crèche, pour aller chercher son fils.

Irfane : Comme hier, par exemple. (En voyant la carte de la BFC dans Sparse) On dirait un peu la Chine, la Franche-Comté.

Vous faites des tournées en Chine ?

Irfane : On a déjà mixé.

Thibaut : On a mixé à Shanghai et à Hong Kong. On n’est jamais allés à Pékin.

C’était il y a longtemps ?

Thibaut : C’était il y a trois, quatre ans.

Irfane : Alors là-bas, c’est-à-dire que c’est la teuf non stop. C’était fou ; il était 7h00 du matin, on arrive dans une boite blindée de gens.

Thibaut : Hong Kong, c’est pareil aussi. C’est un peu intense.

Irfane : Comme le Doubs.

Thibaut : Le Doubz.

« Ça, tu sais que ça va être en gros sur l’article : ‘On nous appelle les Chevallier et Laspalès de la funk' »

Ça va être sympa ce soir. En plus c’est complet.

Irfane : Ah bon ? J’étais pas au courant.

Thibaut : Ils ont vendu les 670 tickets.

Irfane : Mortel.

Vous connaissez un peu les autres groupes ?

Irfane : LA Priest seulement.

Thibaut : On connait LA Priest, ouais. En fait, j’ai déjà tourné avec l’ancien groupe du chanteur qui s’appelait les Late of the Pier. J’aimais bien, j’avais fait un remix pour eux et je les avais accompagné pendant genre dix jours en Angleterre. J’étais allé chez eux et tout, c’était cool.

Petit Biscuit, vous connaissez ?

Irfane : Non.

Thibaut : Non, mais on a hâte de les goûter. (Rires)

Irfane : Excellent, excellent. Grosse forme.

Thibaut : On nous appelle les Chevallier et Laspalès de…

Irfane : De la funk. Ça, tu sais que ça va être en gros sur l’article : « On nous appelle les Chevallier et Laspalès ». 

Et donc là, vous êtes en tournée ?

Irfane : Exactement, on a commencé à tourner il y a trois semaines maintenant.

Thibaut : Ouais, c’est notre troisième week-end en fait. On a fait cinq dates déjà ; on est passés par Lyon, Perpignan, Toulouse, Marseille et Barcelone. Ça s’est bien passé, pour l’instant on a joué quasiment tout le temps à guichet fermé donc on est contents. Après, il y a toujours des petits ajustements à faire. Mais ça se passe bien, on a une équipe assez exemplaire j’ai envie de dire.
Irfane : Assez en or.

Thibaut : Tout le monde est vraiment cool dans l’équipe.

Irfane : On est une bonne douzaine. Sacrée colo de vacances dans le bus.

Vous êtes en train de surfer sur le dernier album.

Thibaut : Exactement, sur la vague de Still Waters.

Irfane : Quelle belle image. Une vague artificielle.

Vous avez des retours ? Vous regardez la presse, les critiques ?

Thibaut : On a eu beaucoup de retours de CD effectivement, beaucoup de gens qui nous renvoient l’album. (Rires)

Irfane : Il me fatigue.

Thibaut : Beaucoup de retours, ouais.

Irfane : On check quand même sur le net. Il y a des articles qui sont plus ou moins pertinents déjà. Après, les retours sont positifs en grande partie.

Thibaut : Les articles sont plus ou moins pertinents ?

Irfane : Non mais c’est vrai que des fois tu vois des articles, tu fais « pfff ».

Thibaut : Ouais, je sais pas. On a des bons retours, je suis assez content. Je trouve qu’on a été bien accueillis. Après, est-ce que ça sera le succès de l’année ? L’avenir nous le dira.

« On check sur le net. Il y a des articles qui sont plus ou moins pertinents. Après, les retours sont positifs en grande partie »

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Vous enregistrez à Paris en studio ?

Thibaut : Paris, LA, Tokyo. Ça dépend un peu de là où ça se trame quoi. On suit un peu le feeling, l’inspiration du moment. On essaie de capter les vibrations, de surfer sur la vague comme tu disais, ce qui nous a amené à Still Waters. Irfane, tu veux rebondir sur cette vague ?

Irfane : Ouais.

Thibaut : Ok, c’est bien. Tu sais, avec Irfane, c’est comme les ricochets ; ça fait plouf.

Vous enregistrez en ce moment ?

Thibaut : On enregistre l’interview, ouais. Je vais peut-être faire un petit truc pour les lecteurs, chanter.

Irfane : Chanter pour les lecteurs. (Rires) Ça c’est magnifique, ça tu peux mettre en exergue : « je vais chanter un petit morceau pour les lecteurs ». Vas-y, chante.

Thibaut : Non, pas maintenant.

Pourquoi c’est aussi tôt les interviews (16h00) ? Vous avez besoin d’un long temps de préparation ?

Irfane : Non, parce que là on vient de sortir des balances. On sort, on fait les interviews, on peut rentrer à l’hôtel se reposer et revenir pour le show. Juste en terme d’organisation, c’est un peu plus simple. Parce qu’avant le show, on sait jamais vraiment.

Il est dans le coin votre hôtel ?

Irfane : Il est à dix minutes, quinze minutes peut être.

Thibaut : Ça m’a semblé loin, moi.

Irfane : Il est à la gare TGV de Belfort.

Je pense qu’on n’est pas dans le même hôtel en fait, on va pas se croiser.

Thibaut : Mais tu sais, nous on n’est pas des…

Irfane : On est au Campanile de gare.

Vous allez dans un hôtel et vous revorchez tout comme des rockers ?

Irfane : Non, pas encore. Mais on vient de regarder un documentaire sur les Eagles, avec Joe Walsh putain…

Thibaut : Notre héros, quoi. Tu vois, c’est un peu comme Animal dans Le Muppet Show. C’est un peu lui mais en guitariste, quoi.

Irfane : Il a défoncé une chambre une fois ; ils ont dû payer une facture de 14 800 dollars à l’époque.

Thibaut : C’était le record, je crois.

Irfane : C’était énorme pour l’époque. En 78.

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Vous êtes des mecs cool, vous laissez la chambre clean.

Thibaut : Moi je plie toujours les draps avant de partir.

Irfane : Je mets la serviette qu’il faut laver dans la baignoire, l’autre je la laisse.

Propre.

Irfane : Exemplaire. Si on veut de la longévité, si on veut que les gens nous respectent.

Thibaut : Et puis c’est pas que ça. Je veux dire, au bout d’un moment il faut aussi penser à tous ces petits qui nous regardent et qui nous voient en exemple. Et peut-être que si on peut semer une petite graine dans leur cœur.

(À Irfane) Est-ce que c’est un bon exemple pour ton fils tu penses ?

Irfane : Thibaut ? Je dirais… moyennement.

Thibaut : Ah bah sympa. Ça me donne presque envie de chialer.

(À Thibaut) Mais t’es vachement fragile en fait.

Thibaut : Comment veux-tu qu’on fasse de la musique ? On est bien obligés d’être sensibles quelque part. Nous ne sommes pas de marbre.

« Audincourt, moi je trouve ça
assez sexy cool »

Vous avez des petits souvenirs de Dijon quand vous étiez au concert de rentrée (31 août 2012) ?

Thibaut : Ouais carrément. Franchement j’en garde un bon souvenir, je me rappelle que c’était vraiment cool, on a kiffé. Après on était sorti aussi.

Je voulais t’en parler.

Thibaut : On s’était fait recaler d’une boîte. On avait fini dans une sorte de rhumerie, on avait bien terminé finalement. C’était cool. En même temps on se souvient plus de grand chose. Non, je plaisante.

Irfane : On avait pris cher. Tu plaisantes à moitié parce qu’on avait fini dans une rhumerie après.

Avec Kavinsky ?

Irfane : Non, non. On a fait la soirée avec Kavinsky mais on est sorti sans lui. On s’était fait recaler et les gens étaient là : « Mais vous savez qui c’est ? »

Thibaut : Bref, c’est pas grave tu sais. C’est pas comme si on n’avait pas passé une bonne soirée. On a passé une très bonne soirée après, à la Jam. Donc mes amitiés à Dijon.

Irfane : C’était cool Dijon, elle est belle cette place. (ndlr : place de la Lib’)

Thibaut : Belle ville que la ville de Dijon.

C’est plus joli qu’Audincourt ?

Thibaut : Audincourt, moi je trouve ça assez sexy. Tu te moques. Franchement c’est sexy cool.

– Propos recueillis par Loïc Baruteu
Photos : Ludivine Thary

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