Après des années à explorer la musique d’ici et d’ailleurs, Dirk Leyers et Hans Reuschl sortent Basar, sous l’alias Africaine 808. Un beau bordel certes, mais surtout un album qui amène une nouvelle conception de la “world music” contemporaine. Fonce écouter ça, vraiment.

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“Two Nerds Nerding” peut-on lire dans leur description Facebook. Les mecs bidouillent, trifouillent, jouent avec les sons et les machines. Ils utilisent d’ailleurs la fameuse boîte à rythmes TR-808 de Roland dans chacun de leur morceau, fil rouge de cet LP d’une richesse et d’une diversité phénoménales. Funk, jazz, cumbia, afrobeat, disco, et encore tant d’autres choses. Un manque total de règles et de barrières qui fait la force de cet ovni. Cela fait déjà quelques années que la dance music européenne est influencée et fascinée par les rythmes du monde entier, mais nos deux nerds vont au-delà de cette simple tendance en nous livrant leur voyage à travers la musique et la rythmique. En plus les mecs sont sympa, ils résument ce trip en 1h15, alors plus aucune excuse.

Si t’es un poil curieux, tu écouteras au moins un morceau. Puis tu appelleras tes potes pour leur dire que tu tiens un des albums de l’année. Si si j’te jure. Ou alors tu n’aimes pas la musique. Car c’est une des plus belles démonstrations de la diversité des sons et des rythmes qui existent à travers le monde, un pont entre les cultures, limite internationaliste.

Un album ambitieux, et plein de références. Avec “Crawfish Got Soul”, on redécouvre le jazz de New Orleans. Dans “Language of the Bass”, c’est le DJ britannique Alex Voice qui pose sa voix sur ce morceau à rendre fou les dancefloors, bien aidé par une bassline acid remuante. Et bien entendu, les sonorités africaines sont légion. Africaine 808, c’est l’échange, l’ouverture d’esprit, sans règles ni limites. Fascinant, et inspirant.

Une seule date prévue en France pour le moment, le 4 mai aux Nuits Sonores. En espérant que ces deux explorateurs puissent réussir à transmettre en live la même énergie et la même fraîcheur.

– Lucas Martin