En ce moment c’est Éclosion. Le festival du Théâtre universitaire de Dijon. Le TU, ça fait plus de quarante ans qu’ils ambiancent le coin… Y a du turnover je vous rassure. Restitutions d’ateliers, spectacles avec invités, concerts, etc. C’est Avignon au Théâtre Mansart pendant cinq jours, ou presque.
On y était ce jeudi soir. Le truc intéressant pour Éclosion, faut pas se mentir, c’est qu’ils ont posé un coin bistrot/concert dans la rotonde du Théâtre Mansart. Bières, hot dogs, ambiance tripot année 40 ; même si tu ne vas pas voir de spectacles, tu peux te poser relax boire un canon en attendant les concerts, qui jouent chaque soir du festival juste après les spectacles à 22h. Côté spectacle, c’était restitution d’atelier ce jeudi. Dans ce cas, c’est la roulette russe, on peut tomber sur le pire comme le meilleur… Ça dépend des ateliers, des groupes… Le théâtre c’est de l’humain bordel ! Je ne sais pas si c’est de la chance ou si c’est désormais la norme au TU, mais jeudi soir on a vu un bon spectacle. Où tu te bidonnes, où tu regardes pas ta montre pour savoir quand ça finit.
Mention spéciale à Babel, de Sebastien Foutoyet. C’était pas facile comme projet à la base. Parce que si ça n’était pas estampillé ainsi, le concept de l’atelier était pourtant de mixer comédiens, étudiants et comédiens en situation de handicap psychique (oui on dit comme ça maintenant) accompagnés par l’Acodège. La sauce prend. Foutoyet sait mettre en valeur chacun. Personne n’est étouffé par le groupe. Tout le monde se lâche. Oui, des fois, d’un point de vue acting c’est fragile, mais c’est pas ça l’important… C’est drôle, y a des gros mots, de l’alcool, un peu de cul, du cynisme, de la déglingue, des petites pépées en robe… C’est du Foutoyet. Bravo.
On a aussi suivi Réponse à la question précédente, d’Emilie Fauchaux, d’après un texte de Jacques Rebotier. Des comédiens plus solides mais un spectacle tout aussi zinzin. On nous parle du fonctionnement du cerveau, de théâtre… Le tout en faisant du sport. Scéno « arbitre de tennis », hauts parleurs, boxe, judo, fitness… Des monologues fous.
Pour le fin du festoche, le TU a invité des compagnies parisiennes, suisses… Ce vendredi, c’est concert de Gepsiz, le petit popeux à lunettes à 22h. Samedi soir ce sera funk fusion avec FHF ; ça coûte pratiquement rien d’y rentrer. L’ambiance est cool, pas trop « cultureux pouet pouet » si ça te gêne, jeune et badine. Les filles sont rayonnantes, les hommes virils. Babel rejoue ce vendredi à 19h30. Il se passe des choses sur le campus ce week end. Vas-y.
– Chablis Winston
Photos : DR