« Quoi? Encore les brunches? » Ben ouais mon gars, Dijon s’embourgeoise, mais en roulant en vélo tout de même. Il y a donc une vraie appétence pour ces espèces de buffets collectifs où chacun a l’impression de se socialiser, voire de s’encanailler devant une terrine et de la salade de soja. On fait le point sur les nouveautés les plus récentes, histoire que tu aies un endroit où poser ton séant les dimanches d’après-cuitas.

Le retour des brunches, ma gueule

Le brunch de So Fish – Péniche Cancale

« Quoi ? Vous parlez encore de vos potes de So Fish ? » Mais d’abord, on t’emmerde mon p’tit gars. Et surtout : on évoque soit ce qu’il est bon de démolir publiquement, soit ce qui au contraire mérite des éloges. En l’occurence, on n’a pas été très étonné de voir qu’Aurore et Simon, qui collaborent avec Sparse à chaque numéro du mag’, ont réinventé à leur sauce ce sauvetage de la veille que constitue un bon et copieux brunch. Alors que certains concurrents, qu’on ne nommera pas par charité chrétienne, peinent à renouveler le leur, et proposent des produits que tu pourrais tout simplement acheter pour grailler chez toi, So Fish multiplie des petites attentions dans ce cadre idyllique que tu pourras difficilement garer chez toi : le pont de la Péniche, pour prendre le soleil, c’est tout simplement imbattable dans le gamos, et les petits plats sont toujours originaux.

Ce jour-là, nous avons notamment eu droit à une petite salade croquante au bleu, parfaite pour mettre en bouche. Même si tu as accès librement au buffet avec les jus, brioches e boissons chaudes habituelles, on t’apportera un véritable plat chaud confectionné avec attention ; cette fois-ci, il s’agissait d’un plat de haddock et cabillaud cuits dans du lait pour refaire une petite béchamel du plus bel effet avec les sucs des poissons. De même, plutôt que de miser sur la quantité comme les buffets de bourrin chinois ou autres, So Fish préfère miser sur la qualité des produits proposés, avec des petits fromages frais et une cancoillotte à tomber, tout comme une terrine d’excellente facture, ce qui n’est pas toujours le cas (le goût abominable d’une certaine autre au MacCallaghan nous reste encore dans la gorge pour un bon moment…). Même le houmous défonce autant que dans les deux restos libanais de la ville. Guette donc l’annonce du prochain brunch, c’est juste un must par ici : calme, soleil et volupté.


13316866_1743545889249151_1479357144522666967_oLe BHD : le grand brunch du marché des Halles

Ouais, t’as bien lu : le marché se lance à la conquête de la bourgeoisie dijonnaise en quête de carrot cakes et de jus de pomme bio. Un brunch géant sera organisé tous les dimanches sous les Halles de Dijon du 29 mai au 25 septembre, espèce de goinfre ! Chaque dimanche, les grands chefs cuisiniers David Zuddas, Stéphane Derbord, Jérôme Brochot, Louis-Philippe Vigilant organiseront en tournante la carte pour 25 balles, tout de même. On a été tenté de venir voir la seconde édition, chapeauté par un Eric Briones (Les 3 Ducs, à Daix) facétieux : cela faisait vraiment plaisir de voir un grand chef se prêter au jeu dans des conditions pourtant pas toujours optimales. Le brunch a en effet son petit succès, ce qui implique de longues files pour taper dans les buffets à volonté, selon l’horaire d’arrivée. Cela dit, les convives étant particulièrement de bonne humeur et à la conversation facile, le temps passe très vite ; il faut juste le savoir. Si tu viens avec ta mauvaise bile et ton impatience, autant rester devant Les Douzes coups de midi.

Ici, même si tous les magasins du marché ne sont pas ouverts, ce qui crée une ambiance un peu vide et étonnante, la communion autour de la bonne bouffe met tout le monde d’accord ; ce, d’autant que 90% des mets proviennent bien évidemment du lieu où tu prendras place. De grandes tablées avec des nappes à carreaux, une grande variété de mets (avec ce jour-là la truffe mise à l’honneur ; très sympa, on n’en mange pas tous les jours), une musique pas trop envahissante, et des serveurs toujours à l’écoute des participants : c’est pas mal du tout pour une première. Enfin, une seconde. On espère juste que les petits soucis d’organisation seront réglés (débarrasser davantage les repas terminés par exemple), car il faut tout de même compter 25 boules pour tester les concepts des chefs et, à ce prix-là, nombreux sont ceux qui veulent juste un service parfait. Bon, tu manges tous les jours des plats concoctés par des chefs, toi ? Alors fais pas la fine bouche. Tu pourras même agrémenter toutes ces douceurs au troquet du marché, qui ravitaille avantageusement en pinard du coin. À faire au moins une fois, en guettant quel chef viendra la semaine suivante ! Conseil : réservez en ligne et venez tôt.

Mais aussi…

La Causerie des mondes

On l’avait déjà testée dans le mag’, le super brunch aura lieu tous les dimanches de beau temps, ce qui était suffisamment rare jusqu’à maintenant pour que ça enchaîne les prochaines semaines. On recommande ! C’est fin et varié, la terrasse et le service sont cool, valeur sûre. Anecdote : le prochain Brunch des Halles du 12 juin sera animé par Vanessa Laraque qui tient la baraque, un signe qui ne trompe pas sur la valeur de l’établissement, déjà bien connu des Dijonnais. Il sera question d’un « brunch fermier », et ça devrait carrément le faire.

La Closerie (18 rue Sainte-Anne)

Puisqu’on en est à faire le tour des nouveautés, sachez qu’ici, pour 29 balles, vous aurez la formule buffet et vous trouverez, disons, un autre délire, même si on n’atteint pas les sommes à dépenser pour bruncher à La Cloche. Pendant que le bas-peuple manifeste dans les rues pour d’obscures raisons politiques, tu peux te sustenter comme un putain de châtelain de mets raffinés, dans la cour intérieure super belle de feu Les Oenophiles.

– Tonton Steph
Photo (c) Miroir Mag & Le BHD