L’important, à Dijon, c’est la tranquillité. On le sait depuis la nuit des temps. Y a même un conseiller municipal, délégué à la tranquillité publique, à la sécurité civile, à la protection civile et à la médiation. Pas trop de bruits, pas trop de vagues. Ça va déranger les gens, c’est sale. Donc on va filer des tasers à la police municipale au nom de cette tranquillité.
On ne sait pas pourquoi mais ça devait être le moment de faire des déclarations importantes, il y avait urgence. François « la mèche » Rebsamen a tapé du poing sur la table. Il faut moderniser et adapter la police municipale de cette ville avant que ça devienne un vrai coupe-gorges. François a certainement dû lire la presse locale, du coup il flippe… Le maire nous explique que Dijon est une des villes les plus tranquilles de France MAIS que ça craint quand même : « je rassure/j’inquiète » dans la même phrase, François est un pro de la politique. Il y aurait des phénomènes d’intranquillité.
Au lieu de te moquer de cette sous-police, qu’on appelle police de proximité, sais-tu ce qu’ils font ? La police municipale, c’est quatre actions :
- Ilotage : ils se baladent en ville.
- Régulation : ils foutent des prunes.
- Prévention : ça, c’est les caméras de surveillance, Dijon est à la pointe, bravo.
- Protection. Protection, c’est là que c’est intéressant. On arme les flics municipaux avec des armes non létales. Sympa. Des pistolets type taser : la voilà la nouveauté annoncée par Rebsamen.
Si les caméras de surveillance étaient utiles d’un point de vue prévention, on n’aurait certainement pas besoin d’armer la police municipale. On dit ça, on dit rien… Parce que là, l’histoire du taser, ça fait gagne petit. Filez-leur des vrais flingues, bordel ! On est en pleine « intranquillité », on n’ose plus sortir. On veut se sentir rassurés. Et pour se rassurer, quoi de mieux qu’un flingue ? Rien.
Donc fais gaffe quand tu sors, ça va picoter. En plus, y aura 30 policiers en plus d’ici peu, donc 30 tasers en plus dans la ville.
– La rédaction
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