Le cinéma, ça coûte une blinde et c’est dur de trouver un bon film parmi toutes ces merdes qui envahissent les écrans. Chaque mois, on fouille dans notre collection de VHS pour trouver quelques pépites à te conseiller, alors ressors ta carte d’abonné au vidéo-club du quartier.
Kung Fury – David Sandberg (2015)
Dans ce film de trente minutes dispo sur Youtube qui exacerbe les plus gros clichés des productions nazes des années 80, absolument tout est complètement allumé. Kung Fury, flic devenu le plus grand maître de kung fu de tous les temps après avoir été mordu par un cobra tout en étant frappé par la foudre, fait régner la justice dans une ville de Miami en roue libre. Aidé de Hackerman, le plus puissant des hackers, il se fait hacker dans le passé (!) pour empêcher Hitler, désormais Kung Fuhrer, de devenir lui-aussi un des plus grands maîtres en arts martiaux de tous les temps. Kung Fury peut compter sur quelques alliés comme le dieu viking Thor, son équipier Tricéracop (un flic à tête de tricératops), un T-rex ou encore sa bagnole « Hoff 9000 », clin d’œil à K2000 avec la voix de David Hasselhoff, qui chante sur la bande-son du film. Trente minutes, c’est presque trop peu pour cette production aux bastons épiques, qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde mais dont la réalisation et les effets spéciaux sont survitaminés.
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La Cité de Dieu – Fernando Meirelles (2002)
Si tu n’as pas encore maté ce film brésilien coup de poing sur l’enfer de la criminalité dans les favellas, il est toujours temps de te réveiller. Si ta frangine t’a sorti un jour, en voyant deux fumeurs de joint en Speedake « Longecourt-en-Plaine, c’est devenu Chicago! », tu peux la traumatiser éternellement en lui diffusant l’ascension sanglante de gamins dans la pègre locale ; pas sûr que cette vision d’enfer de Rio de Janeiro lui donnera une image comparativement méliorative de Fontaine d’Ouche ou de Planoise, cela dit. La mise en scène est nerveuse et percutante, la lumière enivrante, on n’en ressort pas indemne. Ouais, je parle du film, pas d’un reportage choc du BP sur deux fumeurs de joint de nos tiékar.
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Tetsuo : The Iron Man – Shinya Tsukamoto (1989)
Il fait chaud depuis seulement quelques jours et tu es déjà vautré(e) dans la torpeur de l’été. Tetsuo est l’uppercut idéal pour te sortir de ta léthargie. L’histoire d’un Japonais ordinaire et anonyme, qui suite à une très mauvaise rencontre, va progressivement se transformer en monstre de métal énervé. Une mutation assez mal vécue au départ et de plus en plus visible, mais heureusement, il va finir par kiffer grave ! Ce moyen métrage (1h10) a inspiré Jan Kounen (Vibroboy), excité Tarantino qui voulait l’adapter aux States, foutu la trique à Cronenberg et fait bouillonner Jodorowsky sur son siège. En un film, Tsukamoto fracassait le Hall of Fame des réalisateurs barrés. Profite toi-aussi de cette boursouflure de rage, mêlée d’une histoire d’amour coquette qui finira à coups de perceuse. Adrénaline pure. Idéal avant une partie de cyber-pétanque accompagnée de techno-pastaga.
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Le Comte de Monte-Cristo – Claude Autant-Lara (1961)
Si tu aimes le charme désuet des vieux films français, celui-là devrait te plaire. Le scénar’ prend de grosses libertés avec l’histoire originelle couchée sur papier par Alexandre Dumas en 1844 mais l’exercice de retranscription du fameux roman en plusieurs tomes est forcément périlleux au format cinéma. On reste sur la base de l’histoire de vengeance du marin Edmond Dantès, laissé pour mort et devenu le Comte de Monte-Cristo, ce mystérieux agent de la Providence. Le film vaut au moins le détour pour sa mise en scène des Marseillais, grandes gueules avec leur accent chantant. Et puis ça ne sera jamais pire que le feuilleton de 1998 avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre ou que le film américain de 2002 La Vengeance de Monte-Cristo, complètement foireux.
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– Loïc Baruteu, Tonton Stéph & Nicdasse Croasky
Photo : DR