Wildflower, le second album des DJ australiens de The Avalanches est dans les bacs depuis deux mois. Les seize ans de gestation nécessaires à l’accouchement de ce bébé ont été longues pour les fans de Since I Left You, leur premier album alors salué par la critique.
Le temps de digérer ce deuxième opus après des écoutes répétées, je peux aujourd’hui te le dire tout net : ça valait le coup d’attendre. Si la sortie du cartoonesque single « Franck Sinatra » en avant-première de l’album avait de quoi désorienter les fans, Wildflower est à la fois dans la lignée de l’excellent Since I Left You sans en être une pâle copie. On retrouve ce qui a fait le succès de The Avalanches, une recette jusqu’ici inégalée où les ingrédients principaux comme la « AM pop » des années 60 et 70, le disco et les débuts du hip-hop sont joyeusement samplés, mixés avec une technique qui rappelle celle du « big beat » des années 90.
La magie de The Avalanches, c’est de rendre digeste le mix de centaines de samples empruntés à des courants musicaux ancrés dans notre mémoire collective. Le produit fini s’apparente à du « easy leastening » à la douce impression d’une flânerie sans fin. « Endless Summer », au point que dans Since I Left You il est presque impossible de différencier les différents titres tant l’album apparaît comme une entité indivisible. C’est moins le cas avec Wildflower mais ce dernier album gagne en originalité grâce à pas mal de collaborations avec des artistes come Toro Imoy sur le titre « If I Was a Folkstar ».
Au final, on peut dire que The Avalanches utilisent de la pop, de la soul music et du hip-hop… pour faire de la pop music. Jubilatoire.
– Augustin Traquenard
Photo : DR