Samedi 14 janvier, direction La Commanderie à Dole (sous une tempête de neige) pour passer la soirée avec Thomas Fersen et Dick Annegarn, un plateau partagé proposé par Les Scènes du Jura et le Moulin de Brainans. Une soirée que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Ambiance poivre et sel.

La Commanderie est pleine à craquer. Et dans la fumée d’ambiance, les 1300 personnes attendent sagement le début du concert. Certains sont venus applaudir Thomas Fersen, d’autres attendent impatiemment Dick Annegarn (c’est notre cas), ce néerlandais fou chantant (en français) à l’écriture et à la diction si atypique qui depuis 40 ans se joue des mots, des rythmes et des musiques. La voisine de derrière espérait voir Mathieu Boogaerts. Raté.

Thomas Fersen arrive sur scène, dégingandé, mal peigné, mélancolique… Déjà dans la peau de son personnage de poète lunaire polisson qui a fait son succès depuis 25 ans. Seul au piano, avec une mise en scène très sobre, il enchaîne les textes, soit chantés, soit parlés, lance quelques blagues et allusions coquines, reprend beaucoup de tubes et quelques nouvelles compositions. Le gars manque de finesse au piano, attaque dans une mauvaise tonalité, chante un peu faux mais il nous embarque quand même dans son imaginaire débridé et dans sa galerie de personnages, comme sortis d’une bande dessinée de Joann Sfar. On s’y sent plutôt bien, au chaud, bercés, baladés.

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Entracte. Ceux qui sont venus voir Thomas Fersen s’interrogent : partir ou rester ? Ceux qui sont venus voir Dick, frétillent d’impatience. Le bar est pris d’assaut, Coca et Oasis coulent à flots.

22h30. Dick est dans la place, tout baigne. Changement d’ambiance saisissant. Il y a foule sur le plateau : Dick, ses 3 musiciens classieux et leurs 10 instruments. Ca swingue, ça groove, Dick fait son show et il le fait bien. Il joue son dernier album mais nous gratifie quand même des incontournables : Bruxelles (version Twist again), Sacré Géranium, Mireille, Que toi… Les musiciens se font plaisir, ça se voit, Dick joue avec le public, ça marche, malgré son costume vert paillette qui n’est pas du goût de la voisine de derrière. Déception.

Dick enchaîne les morceaux, raconte peu d’anecdotes sauf cette référence aux frères Marcoeur, musiciens/producteurs/arrangeurs/touche-à-tout dijonnais dont le grand-père était chef de gare à Dole et qui l’ont accompagné sur scène à la fin des années 70. Fierté.

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Le public est heureux, arythmique mais volontaire, reprend en chœur et de bon cœur les refrains. Personne n’a envie que ça s’arrête mais il est déjà tard et une séance de dédicace l’attend encore après son concert.

La voisine de derrière, toujours au top, a une révélation : « Tu trouves pas qu’il ressemble à Mac Lesggy ? ».

La neige s’est arrêtée de tomber, on se réveillera à Dijon, n’en déplaise à JP Foucault.

Louise VAYSSIÉ, Marion GODEY

Photos Louise VAYSSIÉ