On a fait un tour au Creusot dans un petit festival local. On s’est retrouvé dans un des écrins bourgeois du XIXèmeme siècle du bassin minier. Symbole du patronat paternaliste de l’époque. Sud Bourgogne. VIVANTS !

vivants2Un festival qui donne le ton et l’orientation avec son nom. La manifestation est organisée par l’association étudiante Les Initi’Arts. L’asso existe depuis 2012 et représente la Licence Professionnelle Développement de Projets et Structures Culturelles Artistiques dans les arts vivants, rattachée à l’UFR STAPS. Elle a pour but de créer, organiser et promouvoir des évènements. « VIVANTS ! » c’est le projet de fin d’étude d’une partie de ces étudiants, ils l’appliquent à la vie culturelle du territoire creusotin. On a vu et entendu des choses éloquantes : un chanteur engagé, un duel des différences en grenouillère, du ragoût irlandais, 1336 jours de lutte ouvrière, et de la folk avec Wallace sans Gromit, le tout dans un charmant théâtre de poche. Le Petit Théâtre de la Verrerie dont le décor s’inspire du Petit Trianon, réalisé à Versailles par Gabriel et offert en 1774 à Marie-Antoinette par Louis XVI. Comme l’impression que Sarah Bernhardt pourrait surgir de sous un siège.

On est tombé sur la compagnie Arc-en-Scène d’Autun avec un spectacle « A nous deux » déglingué et absurde, très drôle, à forte concentration symbolique et pédagogique. La mise en scène est claire, deux personnages que tout oppose, obligés de cohabiter dans un même espace. « On devrait forcément trouver un moyen de se détester ! » Ironiques et VIVANTS !

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Philippe Durand de la Comédie de Saint-Etienne, où l’homme qui faisait vivre la parole des ouvriers de l’usine Fralib (thés/tisanes Elephant-Lipton). 1h30 en immersion totale dans ces portraits d’hommes et de femmes en lutte contre la destruction de leurs emplois, de leur vie par le géant Unilever. Quatre ans de lutte contre la multinationale avant que les ouvriers n’arrivent à sauver leur usine. Passionnant. « C’est comme si on te tirait dans le pied et qu’on te demandait de courir ». Le comédien à l’allure simple, assis à une table, nous raconte cette aventure sociale d’exception à travers des heures d’interviews qu’il a lui-même mené et retranscrit : de ce syndiqué qui a voté pour Sarkozy, au havrais fraîchement débarqué dans l’usine de Gémenos, en passant par l’arômatiseur ne se voyant pas finir à l’usine Haribo, ou bien à cet ouvrier évoquant le don de 1000€ de sa voisine dans le besoin qu’il ne peut accepter, ou la peur de cette femme face au « golgoths » de la sécurité mise en place du jour au lendemain… La lutte, la vraie. Aujourd’hui, leur coopérative est née : la marque 1336 (comme les 1336 jours de lutte) existe-subsite-résiste. Touchant. Philippe Durand a publié ce spectacle dans un recueil et sera notamment au festival d’Avignon (théâtre Gilgamesh du 7 au 29 juillet à 20h – courez l’écouter). Merci Monsieur. Grand moment… VIVANTS !

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La petite scène à poupée du Théâtre a accueilli Benoît Dorémus, un type vénère tranquille soutenu par Cabrel et Renaud qui vit et travaille en Tachycardie. VIVANTS ! Et le groupe breton Turn On That Sound, un concert mélancolique et touchant, mêlant lecture, théâtralité et musique. VIVANTS ! La jeune équipe des Initi’Arts continue son projet d’actions culturelles printanières avec « Sous les lampions du monde » au C2 à Torcy le 24 & 25 mars. Un festival guinguette bien-heureux avec une programmation world. Mixité intergénérationnelle. Bravo la jeunesse creusotine. VIVANTS !

– Cédric de Montceau & Stéphanie Legnaro