Ce week end, c’est sur le port du Canal que ça se passe pour le Tribu festival. Parquet de bal monté pour l’occas’. Y’en a un qu’il ne faut pas rater ce vendredi, c’est Spoek Mathambo, et on t’explique tout de suite pourquoi.
1. Spoek Mathambo, c’est le renouveau de la house music.
Hein ? Risk, les agitateurs de l’électro dijonnaise ont repris la programmation du Tribu festival ? Non. Spoek, c’est de la house version Afrique du Sud. Son dernier album, Mzansi beat code (littéralement le code des rythmes d’Afrique du Sud) est une immersion au cœur des rythmes les plus zinzins des DJ sud-africains. Mathambo a traîné ses guêtres dans les métropoles d’Afrique du Sud pour ramener la quintessence de la teuf urbaine, entre township et clubs selects. Il en a d’ailleurs tiré un documentaire mortel Future Sound of Mzansi. Un voyage fou à Durban, Joahnesbourg à la rencontre d’artistes tels que Aero Manyelo, Black Coffee, à la rencontre de genres bizarres comme le gqom, sorte de house minimaliste née à Durban, ou le shangaan électro, de la house vitaminée. La trap et le hip-hop ricain te fatigue avec leurs BPM ralentis à l’extrême ? Va vite mater ça ici.
2. Spoek Mathambo est un des piliers du collectif Batuk.
Batuk nous a mis une énorme claque l’année dernière avec son premier album Musicca di Terra. Mathambo associé à Aero Manvelo, habituellement plutôt dans la deep house, ont formé le collectif Batuk en rassemblant quelques potes et une chanteuse cap verdienne. Le résultat est maboule, une perle de 2016. Les petits gars de Leska, collectif électro Rennais ne s’y sont pas trompés puisqu’on retrouve Batuk en featuring sur l’excellent titre « I Got You ».
3. La dernière fois que tu as dansé sur de la musique sud africaine, il s’agissait de Johnny Clegg.
Ouais Johnny Clegg, c’était vraiment dégueu. Les pantalons bariolés, les chorés pieds nus en tapant par terre avec des bâtons et en beuglant « free Nelson Mandella », tout ça c’est bien fini. On est au 21ème siècle bordel. Si tu penses comme Nico à Dakar que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », Spoek va te faire réviser ton discours. Le temps de la « World Music » à papa version Toure Kunda et Manu DiBango, c’est fini mon gars. Beat from Mzansi enfoiré. Rappelle toi.
4. À cette soirée, tu pourras aussi voir BCUC.
BCUC, ça veut dire Bantu Continua Uhuru Consciousness. Tu sais pas ce que ça veut dire ? Nous non plus mais ce qu’on sait c’est qu’il viennent de Soweto, le township mythique de Johannesburg plutôt chargé d’histoire. Leur musique, ils l’appellent africangungungu et ça va te faire rentrer en transe. La basse va te claquer la face et tu va gigoter les guiboles comme un damné. Prévois une serviette pour te doucher si tu comptes sortir après le concert. Mate ça.
5. Le village du festival et le cabaret éphémère sont l’endroit le plus cool où traîner ce week-end.
Ambiance peinard, bar avec personnel sympa, conso abordable et déco léchée. The place to be. On t’aura prévenu.
– Augustin Traquenard