On a été trèèèèès loin pour ce selector, c’est Noël en avance ! Un voyage en Amérique latine ça te branche ? Vincent Clavelier, un ancien de chez nous parti s’installer au Pérou, t’a gentiment préparé un petit condensé sonore de ce qui se fait de mieux dans le coin.

“Hola Sparse! Un saludo especial desde Lima, Perú! Bon, ok, on arrête là, c’est vite relou l’exercice de version latine… En tant qu’envoyé spécial à Lima, j’ai cherché quels pouvaient être les liens avec la BFC, ici. À part de la moutarde industrielle hors de prix dans les rayons « épicerie fine» des supermarchés, d’infâmes picrates répondant au pourtant chatoyant patronyme de « Borgoña » qui est aussi une couleur (en France on parle plutôt de couleur « bordeaux », d’ailleurs ; sacré retournement, n’est-ce pas ?) et bien je dois avouer que j’ai pas trouvé grand-chose. Bon, c’est vrai, si on remplace la chouette par un condor, le bœuf bourguignon par un bon ceviche, le lac kir par l’océan Pacifique et Sparse par…non, Sparse est irremplaçable ! Et bien avec une bonne dose d’imagination et de psychotropes, on pourrait éventuellement se croire à Jon-Di… Voilà, après cette brillante démonstration, vous ne devriez plus avoir à vous demander à quoi ça sert un envoyé spécial de la BFC à Lima. Et pourtant, je ne vais pas en rester là ; en tant que correspondant attitré de Sparse (sous réserve d’acceptation par le conseil d’administration), je vous ai préparé une sélection musicale « a las pequeñas cebollas » – ça veut dire « aux petits oignons » – à travers l’Amérique du sud. » – Vincent Clavelier

Si tu veux te réchauffer, ouvrir tes chakras et découvrir à quel point on fait de la chouette musique en Amérique du sud, ça se passe juste en dessous.

¡ATTENTION! Playlist garantie sans Despacito.

« 1. On commence avec « Pónmela en el aire », d’Apache (prononcer A-PA- TCHÉ). Un rappeur vénézuélien qui n’a pas de faiblesse : le type est beau (et c’est important de le préciser), ses textes défoncent, ses clips et ses tatouages aussi.
2. « Simiologo » de Dengue Dengue Dengue !, collectif de bidouilleurs electro liméniens dubisant.
3. Los Saicos, les papis péruviens du Proto Punk. On n’hésite pas, ici, à leur attribuer la paternité du punk, rien que ça, avec le morceau « Demolición » qui date de 1965 et qui raconte l’histoire de quelqu’un qui veut démolir une gare…
4. Direction l’Equateur avec La Madre Tirana, groupe indie folk et leur titre « Barcos ebrios », qui signifie « Bateaux ivres ».
5. Retour en arrière dans les années 70 avec le morceau « Machu Pichu » du groupe Un Dos Tres Y…Fuera, entre instru jazzy et hommage au spot le plus touristique du Pérou.
6. Direction Cali, Colombie, avec “Los Miticos del ritmo” side Project de Will Holland alias Quantic. Vous l’avez sans doute relevé, il s’agit d’une reprise. Un indice, le titre en espagnol est « No pares hasta tener lo suficiente »
7. Pérou, 1968, « Descarga en menor », avec El Combo de Pepe, entre jazz et salsa. Pour moi, cette période correspond à un âge d’or des musiques péruviennes.
8. Allez, faisons donc un long détour par le Chili avec le groupe Newen Afrobeat (pas besoin de vous faire un dessin sur leur genre musical de prédilection), avec « Opposite people », reprise de Fela, feat Seun Kuti et Cheick Tidiane Seck.
9. Une des hybridations que j’affectionne particulièrement : Boris Vian, un obscur collectif équatorien qui manie aussi bien le collage que la récup’ de chanteurs morts.
10. Ambiance do Brazil pour continuer, avec le titre « Favelas » du collectif Palov & Panama Cardoon, qui navigue sous pavillon espagnol.
11. On termine avec les Péruviens Los Ribereños et « Silbando », morceau electro dub teinté de musique « criolla ». »

Un immense merci à Vincent pour ce tour du continent.

– Lucas Martin
Photo : Vincent Clavelier