Véronique Genest et Gilles Platret doivent certainement plébisciter la décision d’Alain Cartron, maire Divers Droites (DVD) de Nuits-Saint-Georges. Ce dernier a refusé de mettre à disposition une salle de la ville pour des élèves de primaire nuitons pour un cours de langue. Attention, pas n’importe quelle langue : l’arabe. Peur ou Beur sur ville, les deux marchent.  

C’est nos amis du Bien Public qui ont relayé l’histoire. Tout se passe du côté des pinards de la côte de Nuits où le maire Alain Cartron a tout simplement refusé de mettre à disposition une salle de la ville au profit d’un cours d’arabe donné par l’Elco (Enseignement de langue et de culture d’origine). L’Elco offre des enseignements supplémentaires de langues étrangères à des enfants de primaire volontaires, à partir du CE1. Sur la lancée d’un mauvais sketch de Michel Leeb qu’on pourrait trouver sur VHS, le maire DVD de Nuits a donc décidé d’en faire un autre, du même niveau. « Je ne vois pas pourquoi on apprendrait l’arabe en primaire dans les écoles de la République française » a-t-il lancé au BP. Parler l’arabe, c’est utile, notamment si tu veux être commercial chez Dassault, à la fréquence où on vend des Rafales au Qatar ou à l’Arabie Saoudite. Mr Cartron aurait fait pareil à l’égard d’un cours de mandarin ? D’anglais ? D’allemand ? D’italien ? Ou d’espagnol ? Voyons…

Instant karaoké : Alain Cartron revisite « Tellement je t’aime » de Faudel, au kebab de Nuits-Saint-Georges. 

Dans la famille “Amour des langues étrangères à géométrie variable”, j’appelle Alain Cartron. Cette affaire sent l’amalgame à 20.000 kilomètres. Un arabe, c’est pas un terroriste. C’est pas parce qu’on apprend l’anglais que l’on va nécessairement finir torché à la bière tous les soirs, ou encore c’est pas parce qu’on apprend le quechua qu’on va forcément passer sa vie dans des magasins Décathlon. On y apprend l’arabe, la langue. Il est où le mal dans tout ça ? L’intitulé des enseignements ne ressemble aucunement à des trucs du genre « Se faire péter au Bataclan entre amis pour les Nuls » ; « Comment poser sa ceinture d’explosifs en toute sécurité sans qu’elle ne t’éclate à la gueule » ou « Apologie du droit des femmes en Arabie Saoudite ». On anticipe déjà les justifications « moranesques » du maire : « Non, sincèrement, il n’y a aucun problème avec la langue arabe, j’adore le couscous et j’ai un bon copain qui s’appelle Mustapha.« .

 

La phobie autour de tout ce qui est arabe, musulman et qui sent un peu trop la coriandre a un bel avenir devant lui. Un beau méli-mélo de conneries bien abjectes quoi. La direction académique du 21 tente d’ailleurs de trouver une solution pour les enfants désireux d’apprendre l’arabe. Décidément, Nuits devient une terre arable (surtout pas arabe) où son maire cultive plutôt bien la bêtise avec des décisions en Cartron. Dommage.

 

  • Mhedi Merini.

Photos : D.R.