Les communautés perdues d’Internet : Episode 2, PALACE, tchat en place depuis 1995.

 

Il fut une époque bénie des dieux numériques où les salons de discussions instantanées, ou « tchats » – ou « clavardages » à Québec – étaient le sommet de l’éclate sur le web. Les anciens fréquentaient Caramail ou les protocoles IRC et Jabber, les plus jeunes suivront avec MSN ou ICQ avant d’arriver, aujourd’hui, à Messenger, le tchat de Facebook. Mais croyez-moi, à l’époque bénie du temps des colonies, Internet, les logiciels et salons de discussions instantanés permettaient beaucoup plus de choses qu’aujourd’hui : personnalisation des sujets de discussion par salon, avatars personnalisés, couleurs partout, justice nulle part et bon gout absolu dans les choix esthétiques des tchat rooms.

Parmi les nombreux logiciels du genre, Palace est un ancien, un vieux de la vieille, un boss, un vrai, ouvert depuis 1995 et toujours actif aujourd’hui et chez lui le but est – en plus de discuter avec des gens – de collectionner des avatars, ici nommés « Props », et de les exhiber fièrement au monde… Enfin, aux dizaines de gens qui fréquentent encore l’ensemble des salles de discussions de Palace. Donc finalement, plus grand monde. Le premier salon sur lequel je suis tombé résume bien l’affaire, il ne comprenait qu’une petite poignée de personnes qui, pour la plupart québécois, écoutaient non-stop une web radio de musique country acadienne animée par une certaine DJ Xeen@.

Oui. Et en discutant quelques minutes avec les personnes présentes, toutes affublées d’un avatar d’homme ou de femme visiblement tirés d’un flyers pour la dernière soirée Infirmières/Infirmiers dans la pire boite de nuit du coin, j’ai eu droit comme cadeau, en plus d’une dédicace vocale de la DJ locale Xeen@, à mon propre avatar dans le même genre qu’eux : une photo d’homme main dans les poches, chemise déboutonnée, torse musclé et regard vide. La grande époque des tchats à l’ancienne et de Palace est dans un sale état… Mais pourtant, dans le passé, il a servi à quelques artistes pour des performances de musique ou théâtre live et a même hébergé le tchat officiel du groupe Korn. Toute une époque, on vous dit.

 

  • Doug Ritter.