Génériq, c’est un beau festival parce que t’y découvres des artistes de qualité tous les ans. Mais c’est difficile aussi parce tu ne sais pas comment choisir parmi les dizaines de concerts qui s’offrent à toi. Imaginons que tu n’aies qu’une soirée de libre dans la semaine, parce que ta mère, elle veut pas que tu sortes trop. On te donne nos 3 petits chouchous qui jouent sur Dijon…

Lysistrata : gros rock à la grecque.

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Tu l’avais sûrement oublié : Lysistrata, c’est une pièce d’Aristophane complètement #balancetonporc. Pour que les hommes arrêtent de faire la guerre contre Sparte, les femmes d’Athènes se disent qu’il n’y a pas 50 solutions : on se refuse à la bête à deux dos. Une pièce sympa avec des blagues bien grasses et un humour à l’athénienne. 5 étoiles sur SensCritique. Pour se la craquer « on a été en cours de philo », les petits gars de Lysistrata ont choisi le nom du personnage principal. Mais ça s’arrête là. Ou plutôt : ça commence là. Comme tous les groupes de rock de l’Hexagone, Lysis -pour les intimes- a un son bien garage. Mais comme peu de groupes de l’Hexagone, ils ont ce je-ne-sais-quoi d’enragé et de méga pêchu. On sent que les petits mecs (oui, à 20 ans de moyenne d’âge, on a le droit de les appeler les « petits mecs ») ont grandi biberonnés à la Fugazi et ont dévoré tout ce qui sort de la Colonie de Vacances (Pneu, Papier tigre, Marvin, Electric Electric, etc.). Allez jeter une oreille sur sur bandcamp, où tout leur dernier album est écoutable. Lysistrata, c’est peut-être la grève du sexe, mais ça risque de te décoincer les cages à miel. Ecoute donc ce bon son en cliquant ici.

C’est quand ? Dimanche 11 février à 18h00 au Consortium.

Nathan Fake. Et son synthé mythique.

Ayant grandi dans le Norfolk dans la campagne anglaise, Nathan Fake n’avait d’autre loisir ado que d’écouter les artistes de la scène électro britannique d’alors (Aphex Twin, Boards of Canada, Orbital) tout en s’amusant sur un synthé Casio, reçu en cadeau à Noël. De cette adolescence de geek qui lui a permis de signer à tout juste 19 ans sur l’excellent label Border Community, Nathan Fake a depuis, gardé cette obsession pour les machines. Pourtant, l’artiste pluriel – à la fois rangé dans les cases techno progressive, IDM et house – a connu la dépression et le syndrome de la page blanche. En effet, après trois longs formats sortis successivement en moins d’une décennie, le producteur s’est fait discret ces cinq dernières années, ne sachant quelle direction prendre. Finalement c’est grâce à une nouvelle machine, le Korg Prophecy, synthé mythique des années 90 que l’artiste va retrouver le goût de l’écriture et sortir en 2017 Providence, son meilleur album pour beaucoup. Pour la première fois de sa carrière, on le retrouve en collaboration avec d’autres artistes, Prurient mais aussi Raphaelle Standell du groupe Braids sur les sonorités si particulières du Prophecy, largement bidouillées, remaniées pour l’occasion. Cet album s’écoute fort, très fort, pour en apprécier chaque subtilité, et relève un pari fou : redonner à l’IDM (Intelligent Dance Music) ces lettres de noblesse. Qui a dit que l’électro ne pouvait pas être une musique savante ? Un live set à ne pas manquer dans la nouvelle salle de la Vapeur…

C’est quand ? Vendredi 9 février à la Vapeur. Vers 23h.

Altin Gun. Turkish zinzin.

Jasper Verhulst tourne tranquille il y a quelques années avec Jacco Gardner, dont il est le bassiste, et son crew de bataves en Turquie. Il prend une grosse gifle en découvrant le son Turkish des 70’s. Un son complétement oublié (ou inconnu) des occidentaux. Une folk psyché, groovy à souhait, complètement folle. Il veut faire la même chose. Rentré à Amsterdam, Il recrute une équipe autour de lui. Un peu comme Hannibal dans L‘Agence tout risque. Trois Hollandais, deux Turcs.  Il monte Altin Gun, en Turc dans le texte : le canon d’or. Bim ! Ça a de la gueule. Mission accomplie. Groupe de transe-groove-pop-orientale, Altin Gun plonge au coeur d’Istanbul en 74. Période pré-Erdogan. Le bon temps… Petite cerise sur le gâteau : à la percu, un membre de Jungle By Night, certainement le meilleur groupe d’afrobeat d’Europe actuellement. Comme quoi, les Hollandais ne font pas que nous pourrir notre campagne avec leurs camping-cars, ils distillent aussi du bon son. Incroyable. Dankjewel.

C’est quand ? Vendredi 9 février au Consortium, 20h.

 

Mais y’en a d’autres… Wire, Malik Djoudi, Francobollo, JM Blais, Modeselektor…

 

  • Martin Caye, Sophie Brignoli, Chablis Winston.