The Blaze se fait un nom dans le royaume de l’électro. Après le clip d’Heaven fraîchement débarqué, les 2 zincs, dont l’un est nivernais, annoncent un nouvel album pour le mois de juin prochain et figurent aussi à la table du gros festival ricain Coachella. Assez discrets face aux médias et n’ayant accordé qu’une interview aux Inrocks, les compères de The Blaze s’étaient prêtés au jeu de la confidence pour Sparse il y a un peu plus d’un an, juste avant l’ascension folle.
Jonathan et Guillaume Alric, les deux cousins de The Blaze ont retourné le petit monde de la musique ces derniers mois en passant, comme ça se fait souvent, par Internet. À base d’électro planante et de clips léchées, beaux et fous, dont on ne ressort pas indemne du visionnage. Ils ont tellement foutu le bordel sur la toile que tout le monde les attend au tournant du live. Petit entretien exclu avec un duo qui maîtrise son temps et qui essaie de se faire discret dans les médias pour garder son intimité. On fait le point avec eux au moment où ils s’apprêtent à passer des écrans d’ordinateur aux scènes des grands festivals d’Europe. The Blaze, next big thing ?
Le thème de la virilité et de la bromance sont centraux dans le clip Virile mais aussi dans Territory. Il y a un problème avec les filles ?
Pas du tout, on s’est juste intéressé au thème de la masculinité sur ces deux clips et à comment faire ressortir une certaine part de féminité qui existe chez les hommes. Ce sont souvent des choses que l’on oppose dans nos sociétés, nous essayons de les réunir avec poésie.
Le projet The Blaze, c’est deux cousins. Les thèmes de la famille et des retrouvailles sont abordés dans le clip de Territory avec beaucoup d’émotions. C’est inspiré par vos histoires personnelles ?
Oui, beaucoup. Le clip de Virile pourrait être une allégorie de ce qu’on vit quand on est en studio, en dansant, fumant, etc. Et pour Territory, par exemple, la scène du gorille est directement inspirée de ce que nos grands frères nous faisaient pour jouer avec nous quand on était gosse.
Vous avez marqué les esprits avec vos vidéos. Vous n’avez pas peur que ça fasse passer la musique au second plan et qu’on ne retienne que ces vidéos ?
Pour nous, les deux sont indissociables car on travaille les deux en même temps. Ce qui nous offre le luxe de pouvoir revenir à tout moment sur l’un ou sur l’autre. Beaucoup de gens nous disent connaître les chorégraphies de nos clips par cœur mais pour les faire, ils ont forcément besoin de la musique qui vit aussi de son côté en étant diffusée sur les radios ou dans les soirées.
Alors, qu’est-ce que ça donne en live, le côté vidéo ?
C’est encore secret, on vous invite chaleureusement à venir le découvrir à nos concerts !
Vous n’avez pas l’impression qu’en ce moment, on ne peut rien vous refuser, que vous pourriez tenter ce que vous voulez. Vous le sentez comme ça ? C’est allé trop vite ?
Les choses sont allées vite, c’est vrai. Mais on garde la tête froide en restant concentré sur notre musique et notre cinéma. Il n’y a que ça qui nous importe. On tentera toujours des choses quoi qu’il arrive.
On a l’impression que ça bosse pas super vite, que vous prenez votre temps. C’est juste une impression ? Vous êtes des gros feignants ?
On est au studio tous les jours et on travaille beaucoup ! Le temps que l’on prend est le temps dont on a besoin pour faire ce que l’on fait. Entre le son, les clips et le live, c’est énormément de boulot et surtout, avant de sortir quoique ce soit, on veut être certains que c’est exactement ce que l’on cherche. On se remet énormément en question.
Vous avez dû en faire des conneries pendant les week-ends et les vacances quand vous étiez mômes. Ça se passait dans quel coin ?
On s’est toujours vu chez notre grand-père dans le sud pour Noël et pendant les vacances d’été. Des conneries, on en a fait un paquet, mais on ne vous dira rien !
Guillaume, tu viens de la Nièvre, tu as vécu un moment sur Dijon, on te connaissait. Tu es aussi reconnu dans le milieu dub sous le nom de Mayd Hubb. Ça marchait fort pour toi. Tu continues à produire et à tourner ?
Aujourd’hui The Blaze me prend tout mon temps donc mises à part les quelques dates qu’il me reste, je mets Mayd Hubb en pause pour quelques temps. Je pourrais produire ou jouer ponctuellement mais rien de plus pour l’instant.
Passer du dub à l’électro, c’est une question de maturité dans ton parcours de musicien ou c’est juste pour gagner plus de pognon et serrer des meufs ?
C’est surtout quelque chose que je n’ai pas calculé. J’ai toujours avancé en faisant ce que j’aime et en essayant de rester un maximum ouvert à de nouvelles expériences. The Blaze est né d’une vraie rencontre mais aussi d’une histoire d’amour avec l’électro et le cinéma.
- Interview réalisée par Chablis Winston et Augustin Traquenard, parue dans le Sparse n°19.
Illustration : Léa Zamolo