23. Soit le nombre de chromosomes dans une cellule humaine germinale. Ou le numéro de ce nouveau selector, signé Doug Ritter. Un gars de chez Sparse en plus. Autopromo, et alors ?

« Pas la peine que j’intellectualise vraiment – et faussement – trop mon propos : ici, j’ai essayé d’incorporer un morceau du panel de mes influences musicales. Un simple morceau, l’ensemble aurait pris trop de temps d’écoute et aurait forcément manqué de cohérence et d’intérêt. Donc ici j’ai pris une sélection plutôt variée quant aux idées, aux images, à l’écriture musicale et à l’ambiance, avec beaucoup de choses sombres mais tout y est bourré de couleurs, ou plutôt de nuances colorées, comme un noir irisé – donc pas vraiment un noir. J’ai aussi essayé très humblement de mêler organique et synthétique, autant au niveau de la matière musicale en elle même (les instruments, les voix, les modifications apportées…) que des thématiques, dont l’illustration de la fin menant d’un titre d’Human Story 3 de James Ferraro (le titre et les voix du morceau expliquent tout) pour terminer dans la confusion avec un mélange final de trois titres traitant d’émotions bien humaines. En bref, le mix est ouvert par une modification de John Oswald du thème du Magicien d’Oz. On entre donc, comme Dorothy Gale, dans un monde différent, très coloré et composé de thématiques très différentes et liées à des problématiques de vie, de l’être vivant, l’être humanisé, de sa Nostalgie, sa Mélancolie, sa Colère, sa Peur, ses questions sur le futur, son Amour, etc., en évitant de tomber dans un élitisme bêtement inutile : je pense très sincèrement qu’il FAUT des moment auxquels se raccrocher dans ce genre d’exercice tant que les morceaux d’artistes plus connus dialoguent en cohérence totale avec les autres. La seule part de mystère et d’interrogations m’étant, évidemment, très personnelle, sachez juste que j’ai essayé au plus possible de ne pas vous faire rester au même endroit trop longtemps. » – Doug Ritter

Doug Ritter s’est frotté à l’exercice du selector avec brio, sans broncher. Pas étonnant, le mec écrit pour Sparse et est plutôt calé niveau musique, deux qualités indispensables pour réussir en société. Tu le connais peut-être sous son nom de civil, Pierre Manceau. Ou bien sous son pseudonyme de zicos, VOYAGES, un blaz’ qui colle bien avec le podcast qu’il a concocté.

  1. John Oswald – Rainbow
  2. Sister Irene O’Conor – Fire
  3. Portishead – Machine Gun
  4. Christ Carter – Beat
  5. Coil – Batwings (A Limnal Hymn)
  6. Corbin – Mourn
  7. Nxxxxxs – Remember Last Summer
  8. ESPRIT 空想 – Play That Thing Again
  9. Carly Simon – Why
  10. HOME – Resonance
  11. Drexciya – Organic Hydropoly Spores
  12. Mount Eerie – Over Dark Water
  13. Kirin J Callinan – Embracism
  14. James Ferraro – Plastiglomerate & Co
  15. Yung Lean – Agony

Pour boucler la boucle, on te conseille vivement l’EP qu’il a sorti en 2016. C’est un mélange de vaporwave et de musique plunderphonique, ça devrait suffire à piquer ta curiosité.

– Lucas Martin
Photo : Marcel Gauthier