L’ami Benj est un vrai productiviste. C’est simple, il revient du Printemps de Bourges avec 200 interviews, parmi lesquels on trouve les plus belles promesses de la scène musicale de demain. Aujourd’hui, cap sur Novembre, avec ses 2 membres Olivier et Jérémie, qui unissent slam et métal. Oui. Des textes sombres, à l’accent du sud-ouest.

Alors Novembre, vous venez pour les iNOUïS, c’est comment cette première ici, à Bourges ?

Olivier : C’est la toute première fois effectivement, on est super heureux. C’est une expérience fantastique, on vient de la scène métal, avec tout ce que ça comporte, c’est pas facile de jouer quand on n’est pas chapoté dans le milieu du métal actuel. On fait beaucoup de petits concerts alors venir ici, c’est comme être à Disneyland.

Parlez-nous un peu du concept de Novembre, c’est du slam avec du métal ? Expliquez-nous comment vous avez vu ça le Printemps de Bourges et les iNOUÏS ? C’est un vrai tremplin…

Olivier : Ouais, c’était un peu un Hold-Up…

Jérémie : Oui et on a du s’adapter, ce qu’on faisait n’était pas vraiment fait pour du live ou des concerts, nos trucs étaient plutôt faits pour les plates-formes internet, diffusé avec un morceau et un clip. On a été obligé de trouver ce truc un peu vite, Olivier slappe, parle et ne chante pas. On se place dans des ambiances assez sombres, c’est du « Dark-Slam », on a peut-être inventé un style d’ailleurs. C’est pas du rap, c’est pas du hip-hop, si les amateurs de rap et hip-hop écoutent ce qu’on fait, je pense qu’ils nous jetteront des pierres. Donc voilà, on essaye de trouver le compromis pour que les gens arrivent à comprendre.

Olivier : Après, on se prend vraiment pas la tête non plus, on vient du métal, on a des ambiances métal, on écoute beaucoup de musique.

C’est pour ça le Dark ?

Olivier : Ouais, sans doute. Après, même dans la chanson française, il y a pas mal de sonorités mélancoliques ou un peu sombres. Ça, ça nous plait. Hier soir, on était devant Charlotte Gainsbourg, par exemple, on a pris une claque intergalactique. Jérémy fait la musique, tout ce qui est instru, les clips aussi.

« Venir ici, à Bourges, c’est comme être à Disneyland. »

Comment vous vous êtes rencontrés ?

Jérémie : On avait un projet de métal ensemble qu’Olivier tient toujours. On a joué plus de 10 ans ensemble. Et en fait, vu que je composais énormément à l’époque pour ce projet, j’avais tout un tas de rifs et d’ambiances qui ne me servaient à rien et qui n’étaient pas du tout adaptables à ce projet. On s’est dit avec Olivier : « C’est quand même con de foutre tout ça en l’air ». Puis c’était hyper curieux musicalement. C’est vrai qu’on vient du métal mais on écoute de tout. On s’était mis un petit peu au rap, on avait de grosses influences avec du Casey, La Rumeur, Vald… On se disait qu’on pouvait très bien monter ce concept là, avec des ambiances proches du métal et un peu sombres, et poser un chant. C’est tout simplement né de là, toujours avec cette curiosité de faire autre chose et de composer. Puis c’était hyper intimiste au début.

Et maintenant, vu que vous êtes ici, il va forcément y avoir une suite, des dates…

Olivier : Déjà grâce à m/2L* et 6Team Prod, tout ça, ils ont trouvé un tourneur, on est chez PBox, qui ont été charmés par le projet mais on a encore tout à prouver. On a une chance inouïe de rentrer chez eux, ils s’attaquent à la promo à partir du mois de novembre prochain, pour la blague. On va faire quelques dates, j’espère beaucoup….

Jérémie : On se prend finalement au jeu, on ne voulait pas forcément faire de dates au début mais maintenant que c’est fait, que c’est prêt, on va très certainement pouvoir en faire plus.

Jérémie, toi, tu composes. Quand on est là, en général, on est un peu sur un nuage et on a plein d’idées qui viennent, est-ce que c’est le cas aujourd’hui ? Y’a d’autres choses qui vont arriver derrière ?

Jérémie : Oui, il y a d’autres choses qui arrivent derrière. Après en terme de création, pour le moment non, on est hyper pris par plein de choses et on a l’esprit largement ailleurs donc on n’a pas du tout le temps de penser. Par contre, on a pu écouter, voir…

Ecouter te permet de créer aussi…

Jérémie : Justement, on se dit qu’il y a quand même des petites pointures ici sur Bourges, en terme de sons, de productions, il y a des trucs hyper chanmés. Du coup, ça met un peu la pression parce qu’on sait ce que les gens ont envie d’entendre, de faire… Je sais où il ne faut pas aller, puis ça ouvre le champ des possibles car je vois beaucoup d’autres gens faire des alliances musicales qui marchent tout aussi bien. Après, c’est aussi la magie de la musique.

« J’ai toujours pensé qu’il y avait un truc à faire avec l’univers du slam et du métal. »

Olivier, l’écriture, c’est toi. Tu vas pêcher tout ça où au niveau de tes influences ?

Olivier : J’ai grandi avec des Gainsbourg, Bashung, Souchon etc… mélangés à des références cinématographiques comme Hitchcock par exemple. Puis je suis tombé dans La Rumeur, Casey, les groupes de rap parisiens qui pour moi, sont les patrons. C’est eux qui m’ont donné envie, clairement. J’ai eu envie de mettre un peu à ce slam, à ce truc un peu rap grâce à des mecs comme ça alors que je venais du métal. J’ai toujours pensé qu’il y avait un truc à faire avec ces deux univers là. Enfin, c’est pas je, c’est on. Pour écrire, là, c’est vrai que c’est pas vraiment le moment, on se consacre plus à la scène mais pour ce qui est le propos de notre musique, ici, on a vu beaucoup de groupes de musique « mainstream », nous c’est quand même très « underground », au niveau des textes, on est plus violents, plus crus.

Jérémie : Je ne dirais pas violent, c’est plutôt linéaire. Les morceaux tournent toujours autour de tempos assez proches, c’est particulier, c’est clair que c’est pas une musique qui passerait dans le salon de ma mère.

 

  • Interview réalisée par Benjamin Moreux. 

Photo de une : Renaud Klein