Pendant deux mois, le festival One + one révèle les artistes du label Born Bad à travers une tournée foncièrement rock. Les arts se mêlent et s’emmêlent. Casser les codes et décloisonner les disciplines, c’est aussi ça l’esprit rock. Bertrand Kelle, directeur artistique de One + one, nous raconte la naissance du projet. Une affaire de passionnés décalés et déjantés.

Lui, c’est Bertrand Kelle, directeur artistique de One + one, un artiste plasticien « performeur et plutôt trash ». Plutôt trash ? « Je me mets physiquement dans des situations où j’engage mon corps. Je me mets en jeu, en référence au rock ». La culture rock, nous y voilà. Bien plus que de la musique, une façon d’être et de vivre. « Une culture des marges, hors des normes de la société. » Born Bad et One + one se retrouvent dans cette famille. Des artistes dingues, décalés, possédés, qui pensent rock, vivent rock et partagent rock… Genèse d’une collaboration.

Acte 1. Au commencement était One + one.

« One + one est une association de Dijon qui organise tous les ans un festival du même nom. Une référence à one to one, Sympathy for the devil où Godard filme des scènes de contestations politiques des Black Panthers, montées avec des séances d’enregistrement des Rolling Stones ». Revendication, contestation, création artistique, musique et utopie sociale, l’esprit rock.

« Le rock n’est pas isolé, au XXème siècle, il a eu une incidence sur tous les domaines de la création. Nous avons voulu, à travers le festival, montrer le rapprochement entre art contemporain et musique rock. » Le festival tisse ainsi des liens entre expositions, concerts, films et performances. Un show total, pluridisciplinaire. Chaque année, un artiste contemporain reconnu, d’affinité rock, participe à la programmation. Carte blanche of course, le rock se vit sans contrainte. Brique après brique, entre musique et art plastique, il compose son univers.

Les gars de Cannibale

Depuis 3 ans, le festival cherche à sortir de ses murs et s’élargir sur la grande région. Alors vint une idée, un peu barrée : organiser une tournée où arts graphiques et musiques seraient mêlés… et convier dans nos contrées les artistes par Born Bad labellisés. Voilà qui fut fait.

Acte 2. Born Bad.

Mais Born Bad au fait, quezako ? « Au départ, il y a Jean-Baptiste Guillot. Après avoir travaillé pour une major, la mentalité des grosses maisons l’a dégouté. En 2006, il crée son propre label de rock contemporain : Born Bad. Des artistes français qui proposent des sons différents. Des groupes qui seraient restés dans des circuits fermés sans Born Bad. Il propose aussi des rééditions, des trucs des années 50 aux années 80, passées inaperçues en leur temps et que l’on a oubliées. Depuis quelques années, il s’ouvre sur des univers musicaux qui ne sont pas les siens au départ. En fait, Guillot fonctionne surtout au coup de cœur. Ce qui se fait de plus barré ! »

Acte 3. La tournée.

Une rencontre, une tournée. One + one contacte le label, travaille avec son tourneur. « Ça s’est fait très simplement. » L’édition 2018 de One + one laisse carte blanche à Born Bad. Un hommage entre concerts, expositions, performances, animations, cinéma expérimental, dédicaces et ateliers. Les 1001 facettes du rock indé. Après le 31 mai à Besançon pour des expos aux Bain Douches et des concerts à l’Antonnoir, mais aussi à Migennes, Parly et Nuits-Saint-Georges début juin.

Usé, en train d’envoyer du lourd.

Born Bad s’arrêtera le 9 juin à la Péniche de Chalon-sur-Saône avec les concerts de Cannibale « rock créoliste groovie » et Usé performance noise, sans oublier la double exposition d’Elzo Durt et Baldo. Des graphistes reconnaissables entre tous, imprégnés de musique et de culture rock. Elzo Durt, LE graphiste de Born Bad records, réalise pour le label de nombreuses pochettes de disques, à découvrir absolument dans la monographie « Complete Works ». Samedi à 15h30, le groupe Cannibale proposera en amuse-bouche un concert acoustique chez Gibert Joseph Chalon. Pour plus d’informations, clique ici

La tournée passera aussi par Dijon à la Raffinerie pour une expo à partir du 7 juin et un concert des Magnetix et Cannibale sur la Cancale le 14 juin.

Born Bad 2018, ils reviennent et ils sont encore plus rock…

Pour tout le reste du festival ONE +ONE, prends une dose d’infos supplémentaires ici

  • Erika Lamy 

Photo de Une : Illustration d’Elzo Durt.