le 7-0 rules the game des hôpitaux en colère. le week-end du 8 et 9 juin, la Haute-Saône et la ville de Lure accueillent les rencontres nationales des Comités de défense des hôpitaux publics.

La 3ème Rencontre Nationale de 2004. (Photo : Michel Antony)

Oui, ça bouge grave à Lure. Et c’est pourtant rare que Lure soit le centre névralgique de quelque chose. C’est déjà les 29èmes rencontres nationales organisées là-bas, et même si celles du début avaient davantage des airs de petites réunions. « C’est déjà très bien pour une association qui fonctionne autour du bénévolat et sans moyens«  nous dit Michel Antony, ancien président de la Coordination Nationale et actuel coordinateur des comités de défense de Bourgogne-Franche-Comté. Alors que la crise s’accentue toujours autant dans les milieux de la santé, les comités de défense d’hôpitaux publics locaux se forment un peu partout en France, et déjà ostensiblement pendant la décennie 90. Année après année, les hôpitaux de proximité se vident de leur substance et comptent leurs services perdus. D’autres se voient menacés par la réorganisation a minima de leur service d’urgence, décidée par les ARS, l’administration de l’Etat qui gère la santé en région. C’est par exemple le cas de Gray, Tonnerre ou Clamecy, ici en BFC.

(Photo : Page Facebook Non à la fermeture des urgences de Tonnerre la nuit)

« Si on en est là aujourd’hui, c’est à cause des conséquences de l’austérité et du problème de la pénurie médicale. Parallèlement à ça, nous avons un Etat démissionnaire qui gère la santé comme une entreprise. En 2000, on était encore le meilleur système de santé au monde selon l’OMS, maintenant on se situe autour de la 15ème place« . Puis on pourrait aussi parler de la saturation des gros centres hospitaliers où c’est clairement devenu l’usine… Toute la France a donc rendez-vous à Lure. On dénote la présence de nombreux comités comme ceux de Paris, Nantes, Belfort, Besançon, d’autres viendront de la Vendée, de Luçon, de Moûtier, d’Albi, des Ardennes ou encore de Creil, sans oublier ceux de Gray ou de Clamecy etc…

« En 2000, La France était le meilleur système de santé au monde selon l’OMS, maintenant on se situe autour de la 15ème place. »

Mais pourquoi Lure au juste ? Lure est le siège social de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux de Proximité depuis 2004 et ça s’est fait naturellement, notamment au moment de la grande fusion des hôpitaux de Luxe, Luxeuil, Vesoul, où la résistance prit place, assortie d’un grand référendum organisé sur près de 100 communes avoisinantes. « À Lure, on est actif depuis les années 1980, les gens se sont déjà mobilisés pour défendre un tas de services publics comme le train, l’école, le tribunal, la santé etc…«  ajoute Michel.

Lors de la manifestation pour la défense du système de santé, le 2 avril 2011. (Photo : Michel Antony)

 

Au programme, des rencontres, des ateliers-discussions se dérouleront la journée du samedi, autour de la démographie médicale et de la médecine de proximité ou encore sur les urgences et le SMUR. Il y aura un débat public sur la désertification médicale et la santé de proximité : « On a des territoires où la situation est dramatique, certains gens ne se soignent plus ou alors de moins en moins bien, c’est un vrai désastre citoyen.«  Pour clôturer le week-end, ces comités de défense se constitueront en Assemblée Générale pour discuter stratégie et mobilisation notamment, en attendant la grosse manifestation nationale prévue à Paris le 23 juin prochain.

Pour plus d’informations sur le déroulé du week-end, clique ici et pour de plus amples informations sur la situation des hôpitaux de proximité, va lire l’enquête léchée à sortir dans le numéro 23 de Sparse, qui arrive. Le 14 juin.

 

  • Mhedi Merini.