Conçu comme un lieu de vie et de rencontre, les Ateliers Vortex représentent aujourd’hui un espace de liberté pour les artistes qui s’y retrouvent et de découverte pour le public qui s’y rend pour la première fois. Situé au coeur de la friche industrielle du quartier de la Stéarinerie de Dijon, ce lieu est aujourd’hui un espace d’expérimentation et de diffusion de la jeune création contemporaine.
À Dijon, l’offre artistique est déjà importante avec divers acteurs installés, entre le Consortium ou encore le FRAC avec l’espace d’exposition des Bains du nord. Les Ateliers Vortex, ce n’est ni un centre d’art ni un lieu d’exposition ou même un musée, l’offre est tout autre, d’où le nom « Vortex » (un savant mélange).
À l’origine, le lieu est une usine abandonnée de 300 mètres carrés que cinq diplômés de l’École nationale supérieure d’art de Dijon décident de s’approprier. Ils créent l’association des Ateliers Vortex pour à la fois continuer à travailler ensemble et favoriser la synergie qui apparaît dans leur collaboration. Aujourd’hui, ils sont trois à la direction artistique. Lisbeth Løvbak Berg et Sylvain Marchand ont pris d’autres directions depuis, et restent Annelise Ragno et Fiona Lindron, vidéastes, ainsi que Thomas Fontaine, qui travaille la matière dans des installations en tout genre.
Favoriser l’échange, les mélanges d’influence, d’inspiration, dans un lieu qui se prête à l’exploration de tout médium, l’idée est là. Aujourd’hui encore, les Ateliers Vortex permettent aux élèves sortants des établissements d’études artistiques, d’avoir une première idée de ce qui les attend, en participant aux installations des artistes en résidence par exemple. Le lien qu’avaient Annelise, Fiona et Thomas avec leurs professeurs des Beaux-arts a perduré et permet ce relais des talents dijonnais et pas que, puisque des étudiants venant d’autres régions viennent également participer à la vie des Ateliers Vortex.
Une médiation vers l’ouverture
Depuis 2012, l’association organise des résidences d’artistes, expositions collectives et monographies. En 6 ans, le lien créé avec le public des Ateliers se pérennise et tend maintenant à se focaliser sur le jeune public, plus compliqué à amener vers l’art contemporain. Des partenariats réguliers ont été établis avec plusieurs établissements scolaires dijonnais et le travail pour développer et pérenniser ces liens est en cours. Pour les scolaires, le travail est de longue haleine car les conventions qu’exige l’Education nationale pour l’accueil des enfants sont assez restrictives.
Faire venir les habitants du quartier est aussi un objectif, tout comme l’organisation plus fréquente de visites guidées. Les notions et connaissances artistiques ne sont en rien indispensables. Chaque visiteur est un nouveau public avec lequel est favorisé l’échange sur l’art et le ressenti face à l’oeuvre.
Les vernissages sont des moments importants où le système de bouche à oreille qui est sollicité semble faire ses preuves. Une plaquette de présentation pour les expositions est composée chaque année par l’atelier de design graphique dijonnais Tout Va Bien. Un autre partenaires des débuts, les designers culinaires de Bye Bye Peanuts, qui participent à la convivialité des vernissages en composant à chaque fois un buffet en accord avec le travail plastique de l’artiste invité.
À venir, l’artiste Romuald Dumas Jandolo qui exposera à partir du 7 septembre, jour du vernissage, et pour trois semaines
En collaboration avec le Musée Nicéphore-Nièpce de Châlon-sur-Saone, les Ateliers Vortex propose aussi le Prix Impression Photographique. Cet appel à candidature est à destination d’artistes émergents, « dont le travail ne se situe pas uniquement dans le champ de la photographie, mais s’inscrit dans une démarche globale », explique Annelise Ragno.
Les Ateliers participent également à la braderie organisée par le Consortium où des séries créées par les artistes de passage sont proposées. Les multiples sont proposés lors des Apéros multiples, une soirée organisée pour une fois de plus provoquer la rencontre.
L’espace est géré par des artistes, qui veillent à conserver cette liberté d’appropriation, à conserver l’aspect collaboratif du lieu, avec la cohabitation de divers savoir-faire. Dernièrement, c’est l’artiste Sergio Verastegui, venu en résidence, qui a travaillé avec une couturière qui partage le lieu avec les Ateliers Vortex. À venir, l’artiste Romuald Dumas Jandolo qui exposera à partir du 7 septembre, jour du vernissage, et pour trois semaines. Son travail « s’enracine dans un univers théâtralisé où se mêlent baroque et burlesque, sacré et profane ». En résidence pendant un mois, il prend place dans l’espace d’exposition, s’approprie lieu, le réinvente à nouveau.
« Partager la vue, se nourrir les uns des autres. » Cette indication dans leur plaquette de présentation du lieu désigne parfaitement le sentiment qui nous envahit en rentrant, de la chaleur humaine émanant de l’art. Ce lieu se réinvente avec son public et les artistes qui passent, pour que la bienveillance soit au rendez-vous. Reste à venir parcourir les Ateliers Vortex par toi-même, afin de constater à quel point il y souffle un vent de créativité qui fait du bien.
- Chloé Guillot
Photos : Cécilia Philippe
La prochaine exposition est à admirer dès le 7 septembre (vernissage 18h).