Cortana, tu connais? C’est l’assistant vocal, le Siri, de Windows. Celle qui te répond et qui aurait la vérité infuse. Une sorte de Hal 9000, dans 2001 l’Odyssée de l’espace.

Sylvie Fanchon, peintre contemporaine qui s’intéresse au monde concret, s’est emparée de ce nouveau génie 2.0 pour son exposition au Frac Franche Comté. « En 2014, mon téléphone a téléchargé Cortana, l’intelligence artificielle, l’application s’est soudainement adressée à moi à voix haute, m’adressant conseils, propositions… La surestimation de cette intelligence, et l’incongruité de cette intrusion m’ont sidérée… et tout de suite j’ai voulu décontextualiser ces phrases pour les utiliser dans mon travail. »

« J’ai toujours envisagé le tableau comme un lieu de pensée »

Sylvie choisit les mots de Cortana et les mets en place avec son équipe, in situ, sur de grands formats à l’échelle des murs du FRAC. Ses muraux prennent l’espace à bras le corps et, comme toujours, seront détruits à la fin de l’expo, le 13 janvier. La technique est un peu dingue : elle applique sur sa toile une première couleur sur laquelle elle appose des grandes bandes adhésives avant de tout recouvrir d’une seconde couleur. Quand les bandes sont descotchées, les motifs apparaissent en réserve. Tu vois le truc ? Les mots de Cortana, a priori basiques, neutres, trouvent ici un supplément d’âme.

Double intérêt : Sylvie Fanchon a choisi des œuvres des fonds des FRAC Bourgogne et Franche-Comté pour dialoguer avec ses muraux. Genre double expo, ou expo-croisée, ou plutôt papotage entre expos. Le vernissage, c’est ce vendredi (20 octobre). Pour mieux comprendre et boire quelques kirs.

Pendant la durée de l’expo, plusieurs rendez vous : de la danse, des performances, des concerts, des ateliers… en particulier les 17 novembre et 6 décembre. A noter aussi que tous les dimanches, c’est visite gratuite comme d’hab’ au FRAC Franche-Comté. Le bâtiment est beau, c’est au bord du Doubs, c’est gratos… Autant de bonnes raisons d’y trainer et de découvrir.

  • Chablis Winston

Photos : Raphaël Helle