Début octobre à Nevers se déroulait la deuxième édition du pop-up store, « La Friperie des Copains », que l’on peut nommer dans la catégorie des plus grands rassemblements de copains jamais vus à Nevers. Prenez un spécialiste des espaces verts dans le milieu du sport, un infirmier en psychiatrie et un éducateur pour personnes en situation de handicap et vous obtiendrez La Friperie des Copains. Et là, clairement, vous vous dites « what the fucking fuck ? ».
Ok, on reprend du début. Le 8 juin 2018 a eu lieu la première édition de la Friperie des Copains. Face au succès de cette première tentative de pop-up store vintage à Nevers, la deuxième édition a été très vite prévue. Le 7 septembre 2018, alors que l’ensemble de la jeunesse nivernaise retournait sur les bancs de l’école à reculons, tous parlaient déjà de ce qu’ils venaient de voir sur leurs Instagram et Facebook au réveil : la Friperie des Copains 2nd édition est prévue pour le 5 octobre 2018. Après un long mois à attendre, avec un teasing sur les réseaux sociaux à rendre fou tous les vintage addicts, il y avait foule chez les copains.
La Friperie des Copains, c’est l’idée de deux garçons : Damien et Clément. Passionnés depuis des années du chinage en brocante et du vintage, ils se sont vus rejoindre très vite par leur pote de longue date, Edward, également dans le trip du vintage. « À partir de là, c’est parti fort et franc ». Après des mois de recherches dans les diverses brocantes du coin, les trois copains se sont réunis dans l’idée de partager cette passion avec la jeunesse neversoise. « On aime notre ville natale et on est très attachés à ce qu’elle se dynamise. On a donc voulu créer La Friperie des Copains, comme activité en dehors de nos travails respectifs, pour partager notre passion de la friperie avec les jeunes du coin ». Conscient que la friperie est plutôt l’affaire des grandes villes, la bande de copains s’est pourtant lancée le défi de faire bouger les choses à Nevers. « On aurait rêvé avoir ça quand on était jeunes. Alors on a voulu le faire pour la jeunesse neversoise actuelle », me confie Edward.
Le 5 octobre, il fallait être au garde-à-vous, pour cette 2nd édition. Après avoir demandé le lieu en message privé à nos amis frippeurs, nous nous retrouvons à faire la queue pour rentrer dans un hall d’immeuble neversois. La recherche de l’endroit joue aussi en faveur de la convivialité : tandis que la première édition se passait dans un de leur appartement, cette fois-ci, se retrouver dans un hall d’immeuble, endroit iconique pour tout genre de bavardages, colle parfaitement à leur identité « bonne franquette ».
La Friperie des Copains ce n’est pas juste un joli petit nom, c’est une véritable affaire amicale sur tous points. Tandis que la porte s’ouvre à tous les jeunes de la ville, nombreux sont les copains qui passent donner un coup de main une heure ou deux, pendant que certains passent simplement pour discuter ou boire une bière dans cette atmosphère conviviale. Pour ce qui est de leurs images sur les réseaux sociaux, là aussi c’est un de leurs amis qui prend en photo les articles sur… des amis. « On voulait que les articles soient portés et non pas montrés uniquement sur des cintres, et là encore, c’était indispensable pour nous que ce soient nos potes qui les présentent ».
Pour Clément, ce qui fait la force de leur trio de frippeurs, ce sont leurs différences. Chacun apprécie une époque plus qu’une autre, un style plus qu’un autre. « On est tous passionnés par les domaines de l’art, du graffiti, du hip-hop, mais on a aussi nos préférences. Damien apprécie particulièrement la vieille jeannerie, les t-shirt insolites, type « Planet Hollywood ». Edward, lui, est plus penché sur les baskets et tout ce qui se rapporte au basket. Quant à moi, j’aime m’intéresser à l’univers de Nike et Adidas dans les années 90 et début 2000 ». Cette diversité leur permet de proposer aux jeunes neversois un large panel et de parler chacun de leurs attaches à des styles en particulier. Et oui, en prime, vous repartez avec une petite histoire sur votre achat. La Friperie des Copains, c’est aussi une histoire de partage. « On voulait faire profiter aux jeunes de Nevers d’articles vintage uniques, à des prix convenables pour eux et échapper à la vente lambda d’internet où tout le monde se retrouve avec le même t-shirt dans la rue, surtout dans une petite ville. L’objectif principal était surtout aussi d’échanger, de partager et de raconter l’histoire de nos articles, que nous ont racontés ceux vers qui nous les avons dénichés.
Il y a aussi pas mal de nos habits, et les revoir vivre sur la jeunesse neversoise actuelle, ça n’a pas de prix ! » , souligne Damien. Plus qu’un simple vide dressing de copains, les trois garçons ont aussi voulu créer un lieu culturel grâce à cette friperie. Au milieu de casquettes et de bananes, on retrouve des livres sur les années 70, 80, 90 et début 2000. « On voulait que les jeunes s’imprègnent de cette mode en même temps qu’ils achètent. Ce n’est plus de l’achat pour de l’achat, ça devient un véritable échange culturel. » En parlant d’échange culturel, Anthony Gralhien, un de leurs amis proches de Nevers, était présent pour exposer ses créations spécialement réalisées à l’occasion de l’événement. Designer de formation, ce copain a été très inspiré par le concept de la Friperie des Copains et a voulu partager ses affiches réalisées à la main, sur le thème de la fripe. On retrouve alors des graphismes colorés, dans lesquelles les sapes sont mises à l’honneur. « Ça s’est fait naturellement, mais ça nous donne des idées pour plus tard. La Friperie des Copains devient finalement un lieu culturel d’échanges et on est plus que satisfaits de pouvoir offrir ça aux jeunes d’ici ».
Cette bande de potes est humblement ravie de leur succès, qui les amène à poursuivre ce projet grâce aux nombreux retours positifs des jeunes de Nevers. Je leur ai demandé de se définir en quelques mots, et les trois m’ont répondu unanimement : le partage et l’amitié. « En fait, on est une bande de copains, qui partage avec d’autres copains ». Affaire à suivre de très près pour la troisième édition.
- Victoire Boutron