On a pu taper la discut’ avec le petit rappeur qui pète le game et passe ce vendredi à La Vapeur. Ses origines, son album et la réussite : A la cool, Mathieu Pruski, alias « PLK » répond à nos questions.

Tu portes tes origines polonaises jusque dans ton blaze. C’est un moteur pour toi ? Une fierté ?

Complètement. On m’a toujours appris à être fier de mes origines, savoir d’où tu viens pour mieux savoir où tu vas… c’est vraiment ça, « une force ».

Tu as commencé à écrire à 9 ans, mis en ligne tes 1ers freestyles à 12 ans, et à 14 tu faisais ton premier passage à Skyrock. Précoce et déterminé ?

A 9 ans je reprenais les textes d’autres rappeurs ouais. C’est instinctif en fait, je faisais ça comme une passion. T’en as qui vont jouer au foot, moi c’était ça. M’exercer, c’était mon jeu, mon passe-temps.

Dans le livret de ton album, tu lâches « une grosse pensée à tous les profs et les procs qui disaient que » tu « finirais mal ». C’était la galère avant ?

L’école c’est pas super loin pour moi, mais ouais. Cette phrase c’est un peu un doigt à ceux qui ne croyaient pas en moi… c’est le genre de personnes qui te sortent des discours tout faits, et c’est ça qui te pénalise. Pour les procs, disons que j’ai fait quelques petites conneries, comme un peu tous les mecs de quartier. Et cette phrase c’est un peu un emblème pour les contredire. Genre « j’ai réussi à faire mon premier album, j’arrive, je m’impose. »

C’est quoi ton délire avec l’ours ?

C’est juste un gros kiff perso. Je trouve que c’est un animal noble, qui dégage énormément de puissance, de force… un truc imposant et classe. C’est un animal totem.

Ta meilleure insulte en polonais ?

J’insulte pas en polonais ! Bon après, t’es pas à l’abri qu’instinctivement il y ait un petit « Kurwa » qui parte, mais ça reste très rare.

Actuellement, surtout pour les artistes, est-ce que tout ne vas pas trop vite avec internet ?

Ca va de pair avec la nouvelle génération je pense. Tout va très vite avec les technologies de maintenant, les applications… tout le monde recherche la quasi-instantanéité et même le public. C’est juste le reflet de ça. C’est pas une bonne ou une mauvaise chose en soi, ça fait partie du jeu. Faut évoluer avec son temps, parce que si on reste bloqué sur des modèles qui ne conviennent plus à notre époque, au bout d’un moment ça va bloquer.

Ça bouge pas mal en ce moment chez Panenka Music ton label. Entre Thérapie Taxi, Georgio, Contrefaçon… Ça te stimule d’être dans ce genre d’environnement ? Ils t’inspirent ?

J’fais pas trop attention à ce qui se passe autour de moi. Je fais mon truc dans mon coin et voilà. Après dans ceux que tu cites, je connais bien Georgio c’est un ami de longue date. Et c’est le label de Fonky Flav’ (ancien du crew « 1.9.9.5 »), que j’considères comme mon oncle, celui qui t’apprends des trucs tu vois ? Donc j’suis content que ça soit une équipe de bosseurs, mais ça ne me motive ou démotive pas plus que ça. J’me bats pour moi et c’est ça qui est important.

« Petit Polak deviendra grand ». T’as accompli ton objectif avec cet album ?

Pas totalement attends, j’aurais pas la prétention de dire ça juste en ayant sorti cet album. C’est plus une idée générale, un idéal vers lequel je tends dans ma vie comme dans ma tête. Mais on va dire que ça y contribue, c’est la première étape et j’suis sur la bonne voie ouais !

  • Propos recueillis par Cyrille Pichenot

Crédit photo : Fifou & PLK