Le DJ et producteur néerlandais Steve Rachmad était l’invité de marque de cette première nuit du festival le SIRK à l’aéroport Dijon-Bourgogne.

Considéré comme l’un des ambassadeurs de la techno de Détroit made in Netherlands, il est l’auteur de « The secret life of machines » album sorti en 1995, devenu depuis une référence incontournable de la musique électronique .

Mais malgré une impressionnante carrière et une foisonnante discographie, Steve n’en reste pas moins un mec cool, accessible. Nombreuses sont les interviews vidéos où l’on peut le voir, comme ce soir, disponible et souriant.

Il est 3h30 du matin quand nous le rencontrons et il fait un froid de canard dans le hangar où est installée sa loge. Emmitouflé dans sa veste, Steve Rachmad revient avec nous sur 30 ans de carrière : des premières années où il campait devant la porte de Derrick May pour lui donner ses cassettes (sous l’alias A scorpion’s dream, il sortira « Aqua Dance » en 1993 sur le label Fragile), à la sortie de son album phare en 95 (« The secret life of machines » avec le pseudo Sterac) qui lui permet de se faire un nom – ou plutôt des noms –  sur la scène électronique naissante.

Car dans les années 90, il multiplie les sorties sous de nombreux alias ; sa page Discogs en dénombre tout de même 19 ! Mais Steve nous avoue ne pas être sujet au trouble dissociatif de l’identité, d’ailleurs pour éviter que tout le monde ne s’y perde, il se limite désormais à trois entités :  Steve Rachmad, Sterac, le versant purement techno et Sterac Electronics, pour les sorties électro, disco, funk.

Lui qui a toujours défendu une vision très ouverte de la musique électronique en créant des passerelles entre tous ses courants, s’enthousiasme de l’évolution actuelle du milieu notamment la multiplication des sous genres de techno et de house.

Et bien qu’il affectionne toujours de parcourir les dancefloors du monde pour aller à la rencontre de son public, l’artiste quarantenaire nous confie aimer passer du temps dans son studio à Amsterdam, au milieu de ses machines. Pour l’anecdote, sa bio sur son site indique que « s’il avait eu des enfants, il les aurait sans doute appelé Roland ou Robert (Moog) ».  

Nous quittons Steve à 4h ; il joue dans 30 minutes et nous promet en souriant une expérience techno « dure » pour « garder le public éveillé. » Et il ne s’y est pas trompé, car l’ambiance devant la scène rappellerait presque celle des rave en entrepôt dans les années 90. Dijon-Berghain connexion.

  • Sophie Brignoli

Photo : Alexandre Claass