Tous les mois, on refait le portrait d’un artiste pour La Vapeur. Cette fois, c’est au tour de Tamino.
La Belgique, cet élevage de talents. C’est incroyable. Dans tous les styles, les Belges imposent leur griffe. Rap, electro, rock, et aussi pop.
Tamino est né à Anvers, d’une mère Flamande et d’un père Égyptien. Il est né en 1996. Ce qui veut dire qu’il n’a pas pu vivre cet incroyable doublé coupe-championnat de l’AJ Auxerre la même année. Ça vous donne quelques repères chronologiques.
Sur les papiers de Tamino, son nom complet est Tamino-Amir Moharam Fouad. Sa mère l’a appelé Tamino, comme le prince dans La Flûte enchantée, l’opéra de Mozart. Pas banal. Son père, lui, l’a appelé Amir. Visiblement, ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Tamino-Amir, c’est pas facile-facile à porter. Mais bon, comme Amir, ça veut dire Prince en arabe, ça a du sens.
Il est le petit fils de Moharam Fouad, célèbre chanteur Égyptien, qu’on appelait autrefois « le chant du Nil », carrément. Donc il a de qui tenir. Comme il a chanté en arabe toute sa jeune vie, c’est facile pour lui quand il s’agit de chanter en quart de ton. Il a 4 octaves dans la musette et paraît-il, l’oreille absolue. Bref, il fait ce qu’il veut de sa voix.
À seulement 22 ans, Tamino a déjà tapé dans l’œil des amoureux de la pop en un EP et un album, pas plus. Sa musique ? Sa biographie nous annonce une « musique d’une qualité fantomatique et envoûtante ». Ce qui ne veut strictement rien dire, soyons honnête. À part pour placer fantomatique en mode mot compte triple.
Tamino, c’est de la pop classe, soyeuse, sombre et torturée. Un songwriter magnifique qui nous offre des titres simples, fragiles et beaux, tout simplement. Une gueule d’ange, mais un peu tourmenté l’ange quand même, ça n’a pas l’air d’être ce pote qui te tape dans le dos en te racontant une grosse vanne. Et un ange avec la plus grosse boucle d’oreille d’Europe. Une créole à la Stephan Eicher, tu te rappelles ? Ça va lui niquer la nuque ces histoires, enfin bref…
Tamino a tout pour lui : nonchalance à la Balthazar (autres artistes d’Anvers), voix sombre à la Léonard Cohen, univers à la Nick Cave, morale à la Jeff Buckley, Tamino avoue s’inspirer aussi de Gainsbourg, forcément. Trouve-moi un type qui avoue ne pas s’inspirer de Gainsbourg… Y’en a pas.
- Chablis Winston