Cette année, tous les regards étaient tournés vers le stade Gaston Gérard, pour une saison un peu dégueulasse. Alors que le spectacle était clairement au Palais des sports où la JDA Dijon Basket a tout pété. Retour sur une saison d’anthologie.

Dijon est une ville étrange. Ici, outre le mauvais temps et le prix d’un abonnement Divia à l’année, la majeure partie des gens passent un temps fou à se plaindre des mauvais résultats du DFCO en Ligue 1 (à juste titre). Au point d’en oublier l’équipe qui a fait briller à elle seule la métropole dijonnaise cette année : cette bonne vieille Jeanne d’Arc et ses 140 balais d’existence ! La saison 2018-2019 réalisée par les hommes de Laurent Legname est tout simplement stratosphérique, avec des records en veux-tu en voilà. Côté stats, c’est du très très sale ! 56 matchs, 30 victoires, plus de 3.000 points marqués, 3 mecs convoqués au All Star, record de passes dé’ et meilleure évaluation collective sur un match dans l’histoire du club. Et une troisième place historique. Pour la deuxième fois de son histoire, la JDA s’est hissée en demi-finale de playoffs, et avec la manière. C’est simple, depuis l’instauration de la LNB en 1990, jamais la JDA Dijon Basket n’avait eu un pourcentage de victoire si élevé. Ça y est ? Tu commences à capter que tu t’es trompé de stade toute l’année ?

La JDA, cette année, c’est aussi un MVP. David Holston. P*****, qu’est-ce qu’on l’aime celui-la ! Un bijou d’1m73, pas loin de faire les croisés à tous ses adversaires sur ses step back venus d’ailleurs. Cette saison, il joue tout simplement son meilleur basket en pro avec une moyenne de 14 points par match pour 17,3 d’évaluation. Détente. Et le plus beau dans tout ça, c’est que le meilleur joueur de Jeep Élite de la saison régulière continuera de jouer sous les couleurs de la Jeanne jusqu’en 2021 minimum. Dans un sport où 3/4 des équipes changent d’une année à l’autre, big-up aux dirigeants pour cette prolongation de contrat qui fait plais’ !

Cette saison, j’ai vu une bande de potes jouer avec un coeur énorme. J’ai vu un public de zinzins qui n’avait rien à envier à celui des Bulls (ouais j’en rajoute un peu et alors ?). J’ai vu un Axel Julien en fusion quasiment tripler sa moyenne de points en playoffs. J’ai vu des arbitres en demi-finales qui devraient envisager une reconversion professionnelle de toute urgence. J’ai vu tous les espoirs rentrer en fin de match en quarts de playoffs tellement Strasbourg se faisait pilonner. J’ai vu un rouleau compresseur dijonnais remonter 32 points en quarts pour s’imposer aux prolongations. J’ai vu une équipe sans pitié aller climatiser Le Colisée de Chalon-sur-Saône dans le derby bourguignon (14ème cette saison, déso). J’ai vu la JDA taper à domicile le champion de France en titre et l’ASVEL sans sourciller. J’ai vu le kiné le plus classe de France, toujours en noeud pap’ impeccable. J’ai vu un Laurent Legname lâcher ses meilleurs pas de danse sur la touche quand il se mettait en colère après ses joueurs ou les arbitres (96% du temps).

J’ai vu un Ryan Pearson plus chambreur que jamais avec ses adversaires (et ça on aime). J’ai vu cette image improbable de joueurs ricains taper le ban bourguignon avec le public après chaque victoire. J’ai vu ces bons vieux rideaux jaune-pisse du Palais des sports qui ne demandent qu’à être changés (faites des travaux pitié). J’ai vu ou plutôt entendu le speaker et la sono percer une quinzaine de tympans par match. J’ai vu cette courageuse mascotte au bord du décès sous la chaleur étouffante de son costume. J’ai vu les supporters rater les uns après les autres le shoot à 1.000€. J’ai vu des sauts, des rires, de la joie, de la détermination. J’ai aussi vu de la colère et de la déception. Tout le monde l’a voulait cette foutue finale. Mais c’est ça le basket et une chose est sûre, à Dijon, il n’a jamais été si beau.

Tu l’as compris, cette saison, la JDA, c’était purement et simplement du bonheur en barre. Mea-culpa de notre magazine Sparse, on n’en a clairement pas assez parlé. Les mecs ont envoyé du gras et on attend avec impatience la saison prochaine pour revivre encore et encore des émotions de dingos. Et cette fois-ci j’espère que tu seras la.

  • Léo Thiery

Crédits photos : JDA Dijon Basket, Foxaep