Le géant américain General Electric a annoncé son intention de supprimer près d’un millier d’emplois sur son site de Belfort, ce qui représente 1/4 des effectifs. Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe sociale, dans un territoire où le prolétariat est bien plus qu’un héritage historique. Grosse manif’ ce samedi !

La nouvelle est tombée par un heureux hasard du calendrier, à peine 48 heures après les élections européennes (pas cons les mecs). Les syndicats s’attendaient un peu à un scénario de la sorte mais la nouvelle dépasse visiblement l’entendement pour tout le monde. L’entreprise américaine à confirmé se préparer à la suppression de plus de 1000 emplois principalement sur le site de Belfort puis en région parisienne. Action – réaction ! Conscients des retombés catastrophiques qu’une telle décision pourrait avoir sur le département, les élus locaux et les syndicats se sont réunis le 28 Mai en présence d’Hugh Bailey le directeur général de GE France et ont aussitôt appelé à une mobilisation générale de tout les acteurs pour dire non à ce plan social. Ces suppressions d’emplois concernent la branche turbines à gaz et de services supports. Un élu local sur place parle d’ores et déjà de 985 emplois menacés rien que sur le site de Belfort. Selon lui, General Electric va supprimer 792 emplois dans la filière gaz et 193 autres dans le centre des services. Sur le site de Belfort actuellement, GE c’est plus de 4000 emplois dont 1900 dans la filière gaz, c’est donc plus d’un quart des effectifs globaux qui sont menacés. Les mecs sont en roue libre totale. 

Florian Bouquet, président LR du département parle de plus 3000 emplois impactés dans le plus petit département de France. Le sénateur LR du territoire de Belfort Cedric Perrin juge cette annonce complètement indécente au lendemain des élections européennes. Il rajoute : « Quand il y a de bonnes nouvelles, Emmanuel Macron vient à Belfort, quand il y a des problèmes, il se dérobe ». Et oui, dans cette affaire même les élus de droite prennent presque des allures de Besancenot beuglant dans un mégaphone sur un parking d’usine. C’est beau ! 

Toujours est-il, que les salariés se sentent humiliés, la colère monte et comprend pourquoi. Souviens-toi, en 2016, lorsque la vente d’Alstom à General Electric avait été organisée d’une main de maitre par Bercy sous l’égide d’un certain Emmanuel Macron. Dans la foulée, l’entreprise américaine avait annoncé supprimer plus de 850 postes en France. Le ministre de l’économie avait alors assuré que le géant américain allait créer plus d’emplois qu’il n’en détruirait d’ici 3 ans. Le gars est un bon gros mytho et on voit bien le résultat aujourd’hui. La deuxième chose qui passe très mal dans cette affaire, c’est que c’est Hugh Bailey, un proche de Macron (ancien conseiller à Bercy) qui a récupéré la présidence de GE France en avril dernier pour y mener une politique « progressiste » de destruction de l’emploi dans la foulée. Le nouveau monde qu’ils disaient… Si c’est ça le nouveau monde, autant ne pas en être. 

Depuis l’annonce, la lutte s’organise activement du côté de la cité du Che (Jean-Pierre Chevènement, l’autre on s’en fout). Une banderole géante a déjà été installée sous le Lion de Belfort en vue de la grosse manifestation prévue le 22 juin. Cette manif’ se veut un signe fort de la fronde populaire et du bras de fer entamé. Outre les élus locaux et régionaux, d’autres personnalités politiques descendront de paname pour soutenir les salariés. Le rendez-vous est fixé ce samedi à 14h à la maison du peuple de Belfort. Oublie ton barbeuc’ entre potes, le match de foot du fiston ou la manif’ gilet jaune de ton coin, samedi c’est la-bas qu’il faut être !

  • Léo Thiery

Crédits photos : General Electric, STMED