Depuis ce mercredi 18 septembre, c’est parti pour les trot’ en libre service dans la ville. De quoi flipper.

Et c’est la société Ireine (vous l’avez ?), un opérateur privé, qui lance le bordel… Pas un gros mastodonte du secteur mais une petite structure du coin. C’est une expérimentation. Y’en a seulement 40 en circulation dans Dijon pour l’instant.

Commençons par la question que tout le monde se pose : concrètement, c’est quoi la loi pour les trottinettes électriques ? Hé ben rien, du moins pour le moment. Il n’y a actuellement pas de législation sur le sujet. Certaines villes prennent des arrêtés, mais rien au niveau national. La trottinette électrique, ça n’existe même pas selon le code de la route. On attend une règle du législateur d’ici « la rentrée 2019 ». Donc normalement sous peu. En attendant, c’est le grand flou. Trottoir ou pas ? A priori non. Couloirs à vélo ? Protections obligatoires ? La police met-elle des amendes ? Un beau bordel. Comme à Dijon c’est une initiative privée et que les trottinettes sont en libre service à tous les vents dans l’espace public (il n’y a pas de point d’attache fixe dans la rue comme pour les Vélodi), la mairie de Dijon n’a pas vraiment eu son mot à dire. Mais elle a choisi de voir le projet avec bienveillance plutôt que de claquer un arrêté municipal interdisant tout bonnement les trot’. Ils avouent être « très attentif à ce qui va se passer, surtout en terme de sécurité », nous dit-on. Ils attendent la législation comme tout le monde. Et d’ici, ça va être un beau sbeul’. Foutez vos casques… Et pas seulement si vous êtes sur la trottinette.

Des gens en trot’ électrique, ça fait quelques années qu’on en voit beaucoup. Euh… moi, il me font un peu peur. On ne les entend pas arriver. Et t’as l’impression qu’il y en beaucoup qui ne maitrisent pas l’engin. Fort des expériences dans d’autres villes, on sait que multiplier les trot’, ça fout le boxon, tout simplement. Les villes ne sont pas adaptées à ça. Déjà qu’elles ont mis 30 ans à s’adapter aux vélos (et c’est pas fini).

Danger sur la route ?

Ça roule partout et ça va vite, plus qu’un vélo. La carrosserie ? C’est le corps du conducteur, comme en moto. Mais en moto ça fait un moment que le casque est obligatoire et que les motards se trimballent avec des protections dans le blouson. À Dijon, les trottinettes sont bridées à 25 km/h.

25, c’est déjà pas mal. T’es déjà tombé à 25 km/h ? Quand tu n’as pas de protection et que c’est toi la carrosserie, ça peut faire très mal. À Paris par exemple, les médecins voient depuis quelques années des fractures sévères qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir avec de simples vélos. Des cols du fémur en pagaille… Les gens vont vite, mais ne sont pas équipés, donc c’est une boucherie.

Circuler à pied ou à vélo au centre-ville de Dijon, c’est déjà un sport de combat. C’est compliqué. Si en plus tu rajoutes les trottinettes électriques… Va falloir avoir des yeux partout. On dit nous proposer un service en plus, moi je pense qu’on nous propose un danger en plus. Et puis, soyons honnête : les trottinettes vont trainer dans la rue en attendant un nouveau tour de location. Dehors, comme ça, accrochées à rien… en France ?! Mais en 2 semaines elles sont toutes dans le canal ! C’est triste mais c’est la réalité. Laisse trainer ton vélo une nuit place Darcy, le lendemain il a la roue plié par un connard qui l’a roué de coups. Les Français sont des brise-fers. Tu leur laisses ça à portée de main, ils vont tout péter, juste comme ça, pour péter. À Lyon, ils en retrouvent des dizaines dès qu’ils draguent le Rhône. Tes trottinettes, avant même d’être rentabilisées, elles vont être déglinguées. On n’est pas en Allemagne ici, on casse. Gratos.

Sérieusement, dans une ville de la taille de Dijon, ça sert à quoi ? Même la loc’ de vélo ne marche pas bien. Les distance sont trop courtes. Ok, c’est une métropole, mais on est loin de Londres ou Shanghai. Au max t’as 30 minutes de vélo d’un bout à l’autre de la ville. Si tu prends une trottinette électrique, c’est que t’es un beau feignant mon pote, ou trop vieux pour pédaler, ou trop pressé. Calme-toi.

  • Chablis Winston / Photo : Ireine