Les arbitres vidéo de l’Histoire ont décidé que la bataille d’Alésia allait se rejouer. Avec des Playmobil. C’est ainsi que jusqu’au 3 novembre, le MuséoParc Alésia propose une expo complètement originale, avec plus de 1.000 figurines disposées sur un plateau de 35 m². Tour d’horizon sur place en compagnie de Michel Rouger, le directeur du lieu.

Depuis Dijon, Alésia, ce n’est pas si loin finalement. La plaine s’étend et rappelle les souvenirs des photos vues dans les livres d’Histoire. Le bâtiment du MuséoParc est beau, encore neuf, et les arbustes de la terrasse se balancent parce que c’est l’automne.

Rendez-vous était donc pris avec Michel Rouger, la personne qui incarne le MuséoParc (et qui n’hésite pas à se mettre en scène avec pas mal de second degré sur les réseaux sociaux). Depuis son arrivée en septembre 2016, on sent qu’il y a du changement. Alésia reprend des couleurs. Inauguré en 2012, le site enregistre 120.000 visiteurs la première année. Les cinq ans qui suivront verront la fréquentation baisser constamment, pour atteindre son plus bas niveau en 2017. Alors à son arrivée, Michel Rouger s’interroge, redéfinit, réinvente. Le positionnement du MuséoParc ? « Un équipement culturel en zone rurale, mais aussi un lieu de vie du territoire et un acteur du tourisme en Côte-d’Or », avance-t-il.

Grosse baston

On arrête les affiches dans le métro parisien et on se recentre sur le territoire local. On peut venir manger le midi au MuséoParc, on peut y danser le soir, avec le festival estival Image Sonore et sa programmation musique classique / électro où des fresques lumineuses venaient habiller la façade du MuséoParc). On fait de la médiation, beaucoup de médiation « pour rendre le lieu le plus accessible possible », avec notamment les ateliers MuséoFab. Et puis cette exposition Playmobil.

50h de montage et des litres de terreau pour reconstituer le siège d’Alésia

1.000 figurines, 200 litres de terreau, 50 heures de montage, 300 chevaux, plus de 600 casques… Cette exposition Playmobil, on sent qu’elle lui tient à cœur, à Michel Rouger, lui qui défend une démocratisation de la culture. Elle vient de la rencontre avec un collectionneur de la marque allemande de jouets, Jean-Paul Turquois, « un peu par hasard ». Michel Rouger a cherché à coupler la part d’imagination du jouet et le sérieux de l’institution. Il sait la distance que certains ont avec les musées, il veut les attirer au même titre que les connaisseurs.

Un jeu-concours vous invite aussi à trouver des intrus sur le plateau

Le diorama, c’est à dire la mise en situation d’un personnage en expo dans son environnement naturel, fait ici 35 m². Grandes scènes de batailles, de banquets, de sièges, jusqu’à la reddition de Vercingétorix. Scène classique de l’imaginaire collectif représentée selon le tableau célèbre de Lionel Royer où le chef gaulois se pointe devant César, à cheval, fier comme un coq. Dans l’expo Playmobil, on vous refait la scène du tableau, et aussi la scène telle qu’elle s’est vraisemblablement passée selon les historiens. Entre imaginaire et réalité historique, tout est expliqué sur les murs de l’exposition. Devant les vitrines, on zieute toutes les reconstitutions minutieuses, les petits détails très appliqués, on a clairement envie de jouer avec les Playmobil, ou d’avoir la même chose à la maison. Les visiteurs sont nombreux, des enfants beaucoup, qui ont amené leurs parents, ou l’inverse.

L’hiver va donc pouvoir se passer au chaud à Alésia. La fréquentation du MuséoParc repart à la hausse, les 70.000 visiteurs de l’année précédente sont déjà atteints, « l’exposition fait parler et ramène même des Dijonnais », sourira le directeur du MuséoParc. Et la suite ? La saison 2020 est déjà en préparation et aura comme grande thématique l’alimentation. Bref, tout va bien du côté du MuséoParc.

  • Arthur Guillaumot et Pierre-Olivier Bobo / Photos : A.G.

Expo Playmobil, jusqu’au 3 novembre au MuséoParc Alésia.