Les 9 et 10 novembre, Franc-Tamponnage, le festival porté par Magna Vox, se réinvente au Consortium Museum à Dijon. 2 jours à la place d’un mois, 1 lieu à la place de plein… De quoi augurer d’une version condensée de bestialité culturelle ?


Comment faire tenir un mois de concerts étalés dans un territoire grand comme un duché en deux soirées sur un lieu unique ? C’est la question que nous pose à tous la nouvelle édition de Franc Tamponnage. Entre prix libre à l’entrée et pogos au dessert, conférences et concerts : la version 2019 est revisitée, repensée, enfin tout ça quoi. Samuel Offredi, programmateur du festival s’explique : « 2 jours de festival et un lieu, ça fait partie d’une volonté de renouvellement. C’est aussi une façon de se concentrer. »

Le propos est le même, il est toujours question de musiques alternatives et sauvages. D’ailleurs, ça sera le cas avec The Great Old Ones et VƆID sur la soirée du samedi, étendards post-black pour les premiers et black métal pour les seconds.

Mais, et c’est l’une des nouveautés, l’association Why Note est aussi de la partie. Why Note qui s’associe à Franc Tamponnage dans le cadre de sa thématique animale. Et ça donne un ascendant chemise en lin et verre de thé à l’ADN cornes de béliers tranchées. Cette charnière digne d’une finale de coupe du monde de rugby sera l’occasion de conférences et de créations originales.

Musique, culture… et militantisme

Another Big Bad Wolf Story sera le moment, samedi à 20h, de la rencontre curieuse de l’artillerie lourde des instruments et d’une histoire de loup. Un conte moderne, quoi, ou quand le métal rencontre la chair de Monsieur Seguin. Tranchant. Sam’ Offredi se réjouit. « On cherche à exploser les paradigmes culturels classiques, en repensant les programmations notamment, pour changer les comportements, pour aller vers un effort de la découverte ».

Et alors, dimanche ? Nan, le dimanche c’est sacré, alors on se garde une petite place pour Codex Amphibia, le projet de Thomas Tilly, artiste sonore et d’Antoine Fouquet, herpétologue et chargé de recherche au CNRS. Un herpétologue étudie les reptiles et les amphibiens, et ça tombe bien parce que c’est de grenouilles dont il est question. Plus particulièrement du phénomène d’explosive breeding. Pas un nouveau mot de la start-up nation, non, mais le phénomène de rassemblement de parfois quelques centaines de milliers de grenouilles pour une nuit de sexe reproductif intense. Ça donne un concert et une conférence, expérience frénétique garantie.

Franc Tamponnage installe aussi des stands le samedi. Pour notamment deux acteurs majeurs de la société civile, le mouvement mondial de désobéissance civile Extinction Rébellion et l’Organisation L214, qui cherche à ouvrir les yeux sur le traitement des animaux, particulièrement dans les laboratoires. Pour Samuel Offredi, « c’est aussi le rôle de la culture d’investir des phénomènes sociaux ».

Une programmation riche et dense sur deux jours au Consortium Museum. Franc Tamponnage version 2019 ? « Un lieu de rassemblement, parce que c’est ça la culture, un de nos derniers lieux de rencontres. » Vous êtes prévenus.

  • Arthur Guillaumot / Photo : Extinction Rebellion