Dans l’Histoire, l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle fait date. Reclus à Londres, il exhorta ses troupes à continuer la résistance contre l’ennemi allemand. En 2020, un collectif appelle à agir le 17 juin contre ceux qui rendent la planète « toxique ». Le monde d’après a un jour d’avance.
Tout part d’une tribune. Signée par de multiples associations, c’est un « appel à agir contre la réintoxication du monde ». L’idée est simple : le monde d’après ne doit pas ressembler au monde d’avant. « Le déconfinement en cours doit être un élan historique de reprise en main sur nos territoires, sur ce qui est construit et produit sur notre planète […] Nous appelons en ce sens, les habitant.e.s des villes et campagnes à déterminer localement les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques ». Chacun est donc libre de déterminer l’action menée et son mode opératoire. En Bourgogne-Franche-Comté, des collectifs de Dijon et Besançon (au moins) répondront à l’invitation. Pour faire quoi ? Cela reste un mystère.
« Pour le moment, les personnes qui se sont inscrites ne connaissent ni la cible, ni le mode opératoire », explique Charlotte, membre d’Extinction-Rébellion Besançon et porte-parole du mouvement pour cette action. Sur la plateforme diffusée via les réseaux sociaux, les participants peuvent en revanche choisir leur rôle « pour être le plus inclusif possible » : bloqueur, guetteur, ange gardien etc. Le secret est également bien gardé à Dijon, « on va se rejoindre place de la République et après l’idée c’est de faire une action concrète ». On peut tout de même imaginer le thème puisqu’ « on a dit aux gens de prendre leurs outils de jardinage et leurs gants ».
Dans les deux cas, les mouvements souhaitent se nourrir de la réflexion opérée lors du confinement : « la période a remué beaucoup de gens, il y a beaucoup de personnes nouvelles qui nous rejoignent. Il y a une vraie envie d’agir » relate Charlotte. À Dijon, la volonté est aussi de mettre en avant une forme de convergence des luttes puisque l’appel est signé « des syndicalistes, des zadistes, des gilets jaunes, des écolos ».
- Matthieu Fort // Photo : M.F.