Il fait partie des peintres qui ont un immense best-seller et dont on connaît moins bien l’œuvre et la vie. Le Radeau de la Méduse est le genre d’œuvre qu’on cherche sur le plan du Louvre pour y arriver plus vite. Ce qu’on sait moins, c’est que Théodore Géricault, son auteur, était en avance sur son temps, avec une peinture humaniste et inclusive. Il s’expose jusqu’au 5 juillet au Musée Denon de Chalon-sur-Saône.
Le Portrait de Noir, peint entre 1812 et 1814 conservé au musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône, est arrivé dans les collections du musée en 1829, soit 5 ans après la mort du peintre. Cette fois-ci, le portrait est exposé à côté de son presque jumeau de Lisbonne et tous les deux témoignent de l’attention de Théodore Géricault pour les modèles noirs. C’est d’ailleurs également le cas dans Le Radeau de la Méduse.
Théodore Géricault est en fait l’un des premiers peintres occidentaux à attribuer à une personne noire la place centrale de l’un de ses tableaux. Son iconographie est profondément humaniste, et il contribue, dans une toute autre époque, à rendre leur identité aux personnes racisées.
L’exposition “Théodore Géricault, un homme de toutes les couleurs” rend hommage à cette face méconnue du peintre. Celle d’un homme marqué par la condition des autres. En face des deux Portraits de Noirs, deux portraits d’orientaux. Dont l’un est issu des collections du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon.
L’exposition s’appuie sur la publication du livre Citoyens du Monde, Noirs et Orientaux de Géricault de Bruno Chenique, spécialiste du peintre. Une exposition qui présente et s’interroge, entre l’œuvre et l’Histoire. Les méandres de l’époque et la sensibilité en avance de Géricault. “Théodore Géricault, un homme de toutes les couleurs” questionne à sa façon la représentation des personnes racisées dans l’art.
- Arthur Guillaumot / Photos : Musée Denon