Pas de festival Partie(s) de campagne dans le Morvan cette année. Pour ne pas trop vous frustrer quand même, tous les films en compétition seront disponibles gratuitement sur internet.
En temps normal, Partie(s) de campagne, c’est des projections en plein air, un chapiteau, un tournoi de pétanque, des concerts… L’année dernière, il avait rassemblé plus de 3.800 festivaliers. Pour cette 13ème édition, le compte sera peut-être le même, mais chacun chez soi. Du 16 au 22 juillet, l’entièreté de la sélection de courts-métrages (près de 80) sera à disposition, gratuitement, en ligne. Pour un coup, le Dijonnais qui voit le Morvan comme une terre sauvage et hostile se laissera peut-être tenter.
À chaque année, sa thématique. Ce sont les Révoltes qui signeront le fil conducteur de cette édition. C’est plutôt logique puisque « dès le départ, c‘est un festival qui est engagé pour son action sociale et culturelle sur des territoires désertés de ce point de vue-là » rappelle Pierre-Jean, directeur de l’association Sceni Qua Non, organisatrice du festival. Les films au programme traiteront, par exemple, de la lutte des Blacks Panthers, des opposants chiliens et turcs ou encore des banlieues et des prisons.
Pour accompagner le spectateur et tisser un lien, une radio dédiée au festival proposera des lives et des podcasts (dont une partie est d’ores et déjà disponible). « On pense aux gens qui auront accès au festival par internet et qui n’ont jamais mis les pieds à Ouroux, qui ne connaissent pas le festival » explique Pierre-Jean. Cette radio, animée par Eric Loiseau et le collectif Mega Beat (sic), donnera la parole aux organisateurs, aux inconditionnels du festival, aux bénévoles. L’ambiance caractéristique habituelle ne pouvant être vécue sur place, elle sera racontée.
L’idée n’est pas de faire concurrence à Netflix, « notre cœur de métier c’est la salle, c’est voir des gens, créer des rencontres, ça nous fait un peu mal au cœur de dématérialiser le festival ». L’association espère donc pouvoir faire vivre le festival dans un deuxième temps, en organisant des projections des films primés et des rencontres avec les équipes de tournage. Car ne l’oublions pas, le festival reste compétitif avec prix du jury et prix du public. Tu vas pouvoir donner ton avis. Mais attention, sans vouloir te mettre la pression, en face, dans le jury, ce ne sont pas des rigolos. Cette année, il y a par exemple Yorgos Lamprinos, César 2019 du meilleur montage. Rien que ça.
Pour t’inscrire c’est ici.
- Matthieu Fort // Photo : Stéphane Ebel