Le groupe bordelais s’est imposé depuis presque 10 ans sur la scène rock et metal nationale et internationale. Le trio, en tournée au début de l’année, devait jouer le 13 mars à La Vapeur à Dijon, mais le concert avait été annulé pour les raisons qu’on connaît tous. Ils reviennent ce samedi 10 octobre, pour de vrai. Alors pour l’occas’, on fait le point avec eux.

Vous avez réussi à reporter des dates en France. Comment ça se passe pour la reprogrammation des tournées à venir ?

Julien : On a eu la chance de pouvoir recaler certaines de ces dates en effet, on tient d’ailleurs à remercier chaleureusement les salles pour leur soutien en cette période compliquée. Cette date à La Vapeur nous tient particulièrement à cœur car nous devions y jouer le 13 mars dernier, le lendemain de l’annonce présidentielle fatale… Au lieu de quoi on s’est tout de même rendus sur place (on était en tournée) pour déguster le bon catering qu’ils nous avaient préparé, puis après un aurevoir dubitatif quant au futur, on est rentré chez nous. Il nous était resté comme un petit goût d’inachevé, on est donc ravis de pouvoir rattraper le coup !

Jimmy : Nous n’avons même pas déchargé le matos du camion ce jour-là, sidération !

Vous qui avez l’habitude de jouer devant un public qui bouge, c’est pas trop dur de jouer devant une salle où les gens sont assis ? 

Julien : Il nous est déjà arrivé de faire des concerts assis (le public, pas nous) ; c’est finalement pas si déroutant, et ça permet de jouer sur l’aspect plus contemplatif et aérien de notre musique, en combinaison avec les projections vidéos et lumières.

Vous avez fait des lives sur Internet pendant le confinement pour votre public européen et international, c’était un moyen pour vous de garder contact avec vos fans ?

Julien : Comme la plupart des musiciens j’imagine, on a dû réfléchir à des alternatives au concert standard pendant le confinement. Jimmy a eu cette idée de réaliser un live en streaming qui se rapproche le plus d’un vrai concert, au niveau de la prise de son, des lumières et projections vidéo (mobilisant donc nos copains techniciens Pierre, Jean et Mathieu), une belle captation en multi-cam orchestrée par Seb Antoine (le réal de leur groupe ndlr).  En plus de nous permettre de partager quelque chose avec les gens qui nous suivent, c’était aussi une sorte de test dans le cas où il faudrait s’acclimater à une nouvelle donne.

Le 4 mai, pendant le confinement, vous avez sorti le clip Crazy Hearth issu de votre dernier album The Task Eternal. C’est la crise sanitaire qui vous a inspiré de faire un clip aux allures survivaliste ?

Julien : La vidéo avait été réalisée avant l’épidémie, avant le confinement. On n’a pas vraiment pour habitude de surfer sur les grandes émotions du moment, et je crois que la vision de Seb Antoine avait quelque chose de plus sentimental et métaphorique. Pour faire court, sur cette vidéo on est plus chacun dans une sorte de quête ou d’errance et on se retrouve à un moment sur le chemin, qu’on finit par parcourir ensemble. On sait pas trop vers où on va, mais on y va (en ramant).

Il parait que vous composez des titres à partir des balances de vos concerts, vous n’avez pas l’occasion de répéter ailleurs ? Comment vous trouvez l’inspiration si vous ne faites pas de concerts, donc pas de balances ?

Julien : Alors c’est vrai qu’il nous est arrivé de faire des morceaux autour de riffs ou de bribes de trucs essayés en balance, quand parfois elles durent plus longtemps que prévu, qu’on a du coup l’occasion de jammer un peu. Il arrive qu’on en sorte quelque chose qu’on va par la suite développer en répétition, dans un local prévu à cet effet. Aussi, du fait qu’on n’habite pas tous les trois dans la même ville (Jimmy et moi sommes à Bordeaux, Mat à Angoulême), on n’a pas l’occasion de répéter de façon régulière. On va plutôt regrouper des jours pour préparer une tournée ou un enregistrement par exemple.

  • Propos recueillis par Florentine Colliat / Photo : Julien Dupeyron

Pour rappel, si tu veux les voir à Dijon, des places sont à gagner sur Sparse, sinon ils jouent aussi le 06 novembre à La Rodia, à Besançon.