On connaissait surtout Bussy-le-Grand pour le château de Bussy-Rabutin et pourtant, un autre lieu planté ici est forcément à découvrir quand on est de passage dans l’Auxois, en Côte-d’Or : le musée Gorsline. Une ancienne grange rénovée qui accueille toute l’année des expositions, mais pas que.

Pour faire court, Douglas Gorsline est un artiste américain reconnu qui est arrivé en France suite à sa collaboration notamment avec le journal Sports Illustrated pour documenter des sites touristiques du coin, comme les canaux de Bourgogne. Il aime tellement cette région qu’il s’y installe dans les années 60 avec sa 3ème et dernière femme, Marie Carson, et y reste jusqu’à la fin de sa vie en 1985. Il est également le premier, en 1979, à participer à Dijon vu par, une exposition qui a lieu chaque année depuis et qui sollicite un artiste exposant sa vision de Dijon à travers sa discipline artistique. Gorsline, c’est aussi le premier artiste américain à être officiellement invité par le gouvernement Chinois en 1973. Il reviendra de ce voyage de 8 semaines avec des portraits de dirigeants, des croquis et des toiles documentant la vie dans ce pays.

Au coeur du « Tripoli » de l’Auxois

Suite à son décès en 1985, sa femme souhaite perpétuer sa mémoire et exposer ses œuvres. Avec l’aide d’une fondation américaine et de l’association Les Amis du musée Gorsline, elle transforme la grange en face de chez elle en un musée à la mémoire de son défunt mari. Depuis l’ouverture en 1994, le musée expose en permanence les tableaux, croquis, et commandes sportives qu’il a produit. C’est David Moyemont, le chargé de développement de l’association, qui nous embarque pour une visite du musée situé entre Venarey-les-Laumes, Montbard et Semur-en-Auxois, au cœur de qu’il aime appeler le « Tripoli » local. (Tripoli étant le nom donné à une ville issue de la réunion de 3 autres villes, ndlr)

Expo « Locus » de Damien Racine, jusqu’au 31 octobre

Chaque année de juillet à octobre, on y trouve une exposition temporaire en lien avec la pratique de l’artiste principal. Cette année, c’est l’artiste Damien Racine, avec son exposition Locus, qui prend possession des lieux depuis le 18 juillet. Ses toiles cohabitent avec certaines œuvres de Gorsline spécialement sélectionnées par l’artiste pour rendre l’exposition cohérente. On y retrouve ses toutes dernières peintures de paysages de l’Auxois, où l’on peut reconnaître quelques coins de Venarey-les-Laumes. Si ça te dit, dépêche-toi car l’expo se termine le 31 octobre.

Un musée, mais pas que

Au-delà de ces expositions, David Moyemont nous explique que « le musée organise d’autres événements pour se diversifier : les 24H de la BD, des conférences et des concerts pour que l’endroit reste vivant ». Le 26 septembre dernier, c’est le groupe Slopidjo qui donnait un concert au musée. Cette année, les 24H de la BD se font en partenariat avec le MuséoParc Alésia le 7 et 8 novembre avec comme thème imposé : « Manger et boire dans l’Antiquité ! ».

À vrai dire, c’est un peu déroutant de voir un musée sur un artiste américain dans un village d’un peu plus de 300 habitants, mais ça vaut clairement le coup. Le bâtiment a été entièrement rénové par un architecte il y a presque 30 ans mais n’a pas vieilli pour autant. Pour s’y rendre, rien de bien compliqué, le musée est ouvert tous les week-ends de juillet à novembre entre 15h et 18h. Le reste de l’année, il suffit d’appeler le musée et de prendre rendez-vous pour visiter.

  • Texte et photos : Florentine Colliat