Victor Solf jouera à La Vapeur (Dijon) ce jeudi 15 octobre. C’est ton pote le plus gentil. Voici son véritable CV.

Victor Solf est né à Düsseldorf en Allemagne en 1990. Juste après la réunification. C’est plus tard qu’il rejoint la zone libre avec ses parents, à Rennes. Il y rencontre Simon Carpentier avec lequel il monte Popopopop, puis le groupe Her. Beau succès pour les 2 potes, qui cassent le hit parade avec leur tube Five Minutes en 2016.

Bon, là c’est le coup dur… Son pote Simon meurt d’un cancer en 2017… Victor continue l’aventure comme un hommage en honorant les tournées pendant encore deux ans puis décide de prendre son envol, sous son nom. Lui, ses envies, et sa soul à fleur de peau.

Il a sorti au début de l’année un EP, Aftermath (il a pompé sur les Stones ce coquin) où il envoie des titres piano/voix intense, le tout enregistré dans son appart’, en caleçon devant son clavier. C’est soul, c’est pop, c’est soyeux, c’est doux, c’est classe. Quelle voix bordel ! Il te balance de l’émotion par paquet de 12. Ça s’écoute en regardant la mer, ou à défaut, la lac Kir.

C’est bien simple, ce mec a réussi à me faire chialer dans les tribunes d’un stade de foot. Non, ce n’était pas à l’occasion d’une énième défaite du DFCO, mais pendant le dernier festival GéNéRiQ, où La Vapeur l’avait programmé dans les loges du stade Gaston Gérard, à la cool. Mais il m’aurait fait chialer n’importe où cela dit, même au buffet dessert chez Flunch.

« Je te sers un Pont’ ? Oui, là c’est mon piano et voici mes chansons, assieds-toi ».

Vic’, derrière sa grande carcasse (il aurait pu être basketteur avec une taille pareille), il est d’une sincérité désarmante. Dans ses paroles et sa musique comme dans la vie. Tu le rencontres, il te parle comme s’il te connaissait depuis 10 ans, il arrête pas de sourire, il est sympa, il est doux. À t’en dégoûter les misanthropes. Tu voudrais le détester que tu pourrais pas.

En juin dernier, il sort par surprise le projet 12 Monkeys Mixtape. Y’en a qui ont profité du confinement pour faire autre chose que du running et des gâteaux. Salut, un petit EP ! C’est cadeau ! Un truc qu’il a produit lui-même, à la Kanye West. Un truc qui montre sa volonté de sortir des cases. Parce que lui, on l’a classé en « néo soul » avec Her, mais en fait il s’en tamponne. Un projet pour se faire plaisir en somme, mais toujours aussi sincère et sensible. Toujours aussi Victor Solf.

Le 15 octobre il est à La Vapeur. Le concert parfait en condition Covid, parce qu’on n’a pas le choix. Moi aussi j’aimerais me coller avec vous dans la fosse et me frotter, mais je vais attendre encore un peu… Avec Victor, on s’assoit sur sa chaise, on l’écoute et on voyage. On voyage chez Victor Solf. Il nous fait visiter son monde comme il nous inviterait à boire l’apéro. « Je te serts un Pont’ ? Oui, là c’est mon piano et voici mes chansons, assieds-toi ». Bon, rien n’empêche d’apporter un petit coussin pour les fesses hein.

  • Chablis Winston / Photo : Antoine Hénault