On a pris le temps de discuter un peu avec notre star dijonnaise Axel Julien sur cette folle année de la JDA Dijon Basket. International français, originaire du Var, ça fait maintenant 6 ans que ce petit jeune de 28 ans a posé ses valises dans la capitale Bourguignonne. Demi-finale de Ligue des Champions, victoires en Leaders Cup, son mentor Laurent Legname, l’exposition du basket en France, le monde de la nuit et la gastronomie à Dij’… Tout y passe.

Alors que vous étiez pas forcément annoncé favoris en Ligue des Champions, comment expliques-tu votre parcours ? 

Je pense que l’année dernière, on avait une superbe équipe. On a fait une bonne compétition en Ligue des Champions et on a quand même gardé quelques joueurs pour bien finir cette année. On a construit quelque chose qu’on n’a pas pu finaliser l’an passé, mais avec les nouveaux joueurs qui sont arrivés, on a réussi à continuer ça. Et ensuite peut-être qu’on était plus prêt que d’autres équipes, qui malgré leurs bons joueurs, n’ont pas su garder la même alchimie.
Pour le Top 8, c’est vrai que c’était une compétition assez spéciale. Gros enjeu en début de saison, ça n’arrive presque jamais, donc il a vite fallu être mobilisé. Et c’est pour ça que garder des joueurs ça a été super important.

Vous aviez déjà participé à cette compétition en 2018-2019, quelles ont été les différences avec cette année ? 

La première année, on n’a pas réussi à se qualifier pour le deuxième tour. Ça a été beaucoup de la découverte. On était une équipe avec un seul joueur qui avait joué la coupe d’Europe. On n’avait pas beaucoup d’expérience, même le coach. L’année d’après ça a tout de suite été mieux car on savait à quoi s’attendre.

Avec le recul, tu préfères gagner une médaille de bronze en Ligue des Champions ou le trophée de la Leaders Cup ? 

Remporter la Leaders Cup ! C’était beaucoup plus fort, et même si ça reste le championnat français, ça reste une première place. On a très bien joué pendant trois matchs, et avec un niveau de jeu que l’on avait rarement eu. Et puis on a pu partager ça avec les gens qui étaient venus nous voir donc forcément, c’était vraiment bien. Ce sont deux compétitions différentes mais j’ai préféré gagner la Leaders Cup.

On va quand même pouvoir vous suivre encore cette année notamment avec la retransmission des matchs en clair sur l’équipe tv, t’en penses quoi toi ? 

Je pense que c’est une très bonne chose pour le basket français. C’est bien pour les gens, ils vont pouvoir regarder du basket tranquillement sans payer beaucoup de chaînes. J’espère que ça va aller dans le bon sens et que pas mal de personnes vont vouloir suivre les matchs. C’est quand même un pas en avant pour le basket français.

D’ailleurs, en tant que basketteur professionnel, tu la ressens comment l’exposition du basket en France par rapport à d’autres sports comme le foot par exemple ? 

Forcément on est plusieurs crans en dessous du foot mais c’est assez normal. Nous on se situe plutôt avec le hand. Après, je trouve que c’est de mieux en mieux. Mais est-ce que la diffusion des matchs va faire avancer les choses ? Je l’espère. C’est une des premières fois que le basket va être diffusé de cette façon, donc espérons que ça nous permette de monter petit à petit vers une belle exposition du basket français. On en a besoin et ça serait une belle récompense pour les joueurs, les clubs et toute la ligue.

À Dijon, on a la chance d’avoir le basket en 1ère division et pareil pour le foot. Est-ce que tu ressens cette différence ? 

Oui bien sûr, après on fait face à une équipe qui est en bas de tableau. Je pense que c’est assez particulier à Dijon, car le club de foot est assez jeune (fondé en 1998, ndlr) et n’a peut-être pas encore eu le temps de fédérer beaucoup de supporters. Le stade est souvent rempli pour les grosses affiches, mais ne fait pas guichet fermé à chaque match parce qu’ils n’ont pas encore cette histoire que nous avons  à la JDA (fondé en 1880, ndlr). C’est assez différent, le club de la JDA est un club historique de la ville et a des supporters qui suivent la Jeanne depuis longtemps (JDA, pour les non-initiés, ça veut dire Jeanne D’arc, ndlr). Tandis que le DFCO profite un peu du fait que ce soit le sport le plus populaire pour avoir des gens à leurs matchs. Et malheureusement pour eux, ils n’ont pas encore fait des saisons dans le Top 10, Top 5 donc c’est pour ça que ça reste différent. Mais dans l’ensemble on se partage assez bien les supporters donc ça ne pose pas de problème de ce côté-là.

Tu entames ta 6ème année ici, qu’est-ce qu’il te plaît le plus à Dijon en dehors du basket ? 

Pour commencer j’aime bien la ville en elle-même. Le cadre, le centre-ville historique est magnifique, puis il y a beaucoup de choses à faire : des centres commerciaux, des bars, des restaurants… C’est une ville que je trouve dynamique et la gastronomie que l’on y trouve est plutôt sympa. Les gens sont accueillants et je m’y plais, c’est pourquoi je suis là depuis un petit moment maintenant.

Tu aurais des petites adresses sympas à donner à tous nos amis de la BFC ? 

Des petites adresses… Dernièrement, je sortais un peu au Melkior, il y a aussi un bar de sport sympa, qui s’appelle le Duke  et qui retransmet des matchs. Ensuite comme beaucoup connaissent, la Salsa, la Jamaïque, Balthazar etc, pour ce qui est du monde de la nuit. Et pour les restaurants, honnêtement il n’y a pas de mauvaises adresses, par exemple un des derniers que j’ai fait c’était chez Septime et avant ça c’était le Pourquoi pas… Il y a vraiment beaucoup de bons restaurants à Dijon.

Avec la rédac’ on se demandait, tu portes le n°83 comme le département du Var… à quand le passage au n°21 ?  

Je ne suis pas sûr que je le ferais étant donné que je ne suis pas originaire de Bourgogne (ndlr: rire). Ça ne me dérangerait pas de le porter, mais le 83 c’est un numéro que j’apprécie et que j’ai appris à porter en arrivant ici à Dijon.  Au-delà du côté coeur, du côté sentimental, c’est un numéro qui me plaît. Si je peux le garder à l’avenir, je le ferai.

Ça fait un moment que tu connais ton coach Laurent Legname, depuis ta formation à Hyères-Toulon,  comment se passe votre relation ? Quel rôle a-t-il pour toi et qu’est-ce qu’il t’as apporté dans ta carrière ?

Notre relation date de l’époque où il a arrêté sa carrière de joueur et quand j’ai commencé à m’entraîner avec le groupe pro. On a commencé à s’entraîner ensemble, ensuite il est passé coach des espoirs, puis on a connu la Pro B et maintenant Dijon. C’est quelqu’un qui m’a donné beaucoup de confiance, beaucoup de responsabilités, et qui croyait en moi. Il m’a vraiment apporté de l’expérience et m’a fait énormément progresser. C’est grâce aussi à lui que je suis en équipe de France. Au-delà de ça, on a une relation très saine hors du terrain, tout se passe très bien malgré les petits clashs qu’on peut avoir pendant les matchs. On essaye à chaque fois de tirer le meilleur de cette relation pour gagner des matchs et nous emmener l’un et l’autre le plus haut possible.

Photo (c) Basketball Champions League

  • Julian Marras