Le bodybuilding, autrement appelé culturisme, consiste à façonner, sculpter son corps afin d’être le plus costaud et le plus racé possible. Les 7, 8 et 9 novembre avaient lieu les championnats du monde à Santa Susanna, en Espagne. Un Bourguignon sort du lot : Julien Camdessoucens.

Julien Camdessoucens, récemment élu champion du monde de bodybuilding handisport, originaire de Mulhouse, arrive dans la capitale bourguignonne en 2011 afin de travailler au CHU. Par la suite, il décide de passer une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) et obtient un diplôme d’entraîneur.

C’est en 2008 que Julien rencontre des pousseurs de fonte qui lui donnent envie de sculpter son corps. La particularité de notre athlète, c’est qu’il a la chance de pouvoir participer à des compétitions avec les valides (en portant une prothèse pour sa jambe amputée) et des compétitions handisport. «Je voulais prendre avant tout du plaisir, c’est pourquoi quand j’avais le choix de concourir en valide, je participais», nous explique Julien. Après une dizaine d’années dont 5 avec l’équipe de France, et un beau palmarès, notre champion décide de temporiser la pratique du para powerlifting (haltérophilie handisport) et de faire un break.

Un noyau de bodybuilders à Dijon

Il s’avère qu’il y a un gros vivier de bodybuilders à Dijon. Malgré son break, Julien continu les entraînements avec d’autres Dijonnais comme Florian Baroche (3ème de sa catégorie à la coupe de France), et les suit sur des compétitions. «Je faisais ça pour être avec les copains», raconte le bourguignon. Au cours de ce fameux break, Julien, en tant qu’amoureux de la compet’, décide de participer à la coupe de France de bodybuilding. Il se fera remarquer et aura la possibilité de montrer sa shape (sa musculature) à toute l’Europe et au monde entier sur différentes compétitions. C’est d’ailleurs en 2019, cette même année, qu’il devient Mister Univers (comme le seul et unique Schwarzenegger en 1967) et décide de se focaliser uniquement sur le bodybuilding.

Un championnat malgré la crise sanitaire

Beaucoup de championnats avaient été annulés à cause de la crise liée au coronavirus mais c’est bien la semaine dernière que les championnats du monde ont eu lieu à Santa Susanna en Espagne. Un peu plus de 500 mecs hyper protéinés étaient présents et avaient fait le déplacement. «Normalement il y a le double d’athlètes sans cette situation actuelle, et nombreux sont ceux qui ont eu peur de venir», détaille Julien. Malgré l’annonce du confinement du 30 octobre, le Dijonnais a pris toutes les dispositions nécessaires pour quand même participer à ce championnat. «J’avais senti le coup venir, et par peur de ne pas pouvoir participer à la compétition, je suis parti une semaine avant le début du championnat en Espagne avec ma voiture», raconte le bodybuilder. Et il a bien fait.

On se doute bien que pour devenir un bodybuilder de haut niveau, cela demande des sacrifices, et beaucoup de sérieux : «cela demande beaucoup d’entraînement, pendant la sèche c’est du 7j/7, j’ai du prendre un jour off toutes les 3 semaines», décrit le compétiteur. Ce n’est pas tout, être bodybuilder, c’est également une alimentation saine et des litres d’huile à se badigeonner sur le corps juste pour paraître plus musclé. Dans quelques semaines, Julien reprendra sa sèche (en gros, son régime), afin d’être prêt pour les prochaines échéances de 2021. «Il me reste 7 semaines avant la reprise de ma sèche, en attendant je me fais plaisir et mange sans trop faire attention, ce soir c’est raclette par exemple», s’exclame Julien, en se marrant.

Aujourd’hui, le Dijonnais, qui a monté sa propre salle dans la capitale des Ducs, est donc champion du monde de bodybuilding handisport et fait désormais partie de la crème des musclors. Âgé seulement de 34 ans, il lui reste encore une quinzaine d’années pour compléter sa collection de titres.

  • Julian Marras // Photos : DR