1863, c’est un média fondé par des Francs-Comtois et qui commence à s’installer dans le décor médiatique musical. Parti d’un projet universitaire, les étudiants ont trouvé une communauté solide sur les réseaux-sociaux. Le 8 janvier dernier, ils ont sorti leur propre mixtape regroupant des artistes émergents de la scène rap, en attendant de pouvoir proposer d’autres trucs cool pour la suite.

Tout part d’un projet de 8 étudiants, originaires pour la plupart de Bourgogne-Franche-Comté. Pendant leur DUT Info-Com’ à l’IUT de Besançon-Vesoul, Siloé, Théo, Noé, Valentin, Thibaud, Alexandre, Nolan et Olivier ont eu l’idée de faire un magazine sur le rap, pour leur projet d’étude de relation presse. «Le magazine a donc été créé et devait nous servir de levier» nous explique Théo, directeur de publication de 1863. Par la suite, ils ont donc réfléchi au concept, à la ligne éditoriale et ont décidé de créer des réseaux sociaux et un site internet.

«On a tout d’abord une cible assez jeune. On s’intéresse à des nouveaux talents qui n’ont pas forcément la visibilité qu’ils méritent. Donc on s’est dit que le moyen le plus efficace pour ‘donner de la force’, c’était de passer par les réseaux sociaux et faire un site internet», présente-il. Et en effet, en seulement 1 an et demi, sur leurs réseaux sociaux, ils ont réussi à se créer une vraie communauté (environ 24k d’abonnés sur Twitter, 5,5k sur Instagram). Pas rien.

“ Mettre en avant des artistes talentueux et qui n’ont pas la visibilité qu’ils méritent”

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, il existe une multitude de médias centrés sur la musique et le rap. Faire sa place ne va pas toujours être simple. On connaît des grands noms comme Booska P, Rapelite… mais il en existe plein d’autres. C’est pour ça que créer et varier son contenu va être indispensable pour se démarquer. Et 1863 l’a bien compris. 

De nombreux médias ont déjà créé des mixtapes (Raplume avec Le chant des oiseaux par exemple). C’est donc pendant le confinement qu’ils ont eu l’idée d’en réaliser une eux aussi. «On était lassé car le rôle d’un média, c’est pas juste faire des tweets et rédiger des articles. On a voulu emmener directement le produit vers notre cible sans passer par un article ou un tweet. Donc pourquoi pas faire une mixtape avec des jeunes talents, certains confirmés ou d’autres qui méritent de la visibilité» nous détaille l’un des membres.

Tambora

Pour la première mixtape, 1863 à choisi comme titre Tambora. Tambora, c’est le nom d’un volcan en Indonésie entré en éruption en 1815 et qui est responsable de l’année sans été en 1816. «On a voulu jouer là-dessus sur le projet en faisant comme si l’éruption allait arriver et l’après éruption. On aura donc au début des sons assez ensoleillés, ensuite on aura l’explosion avec des gros bangers et on termine par des sons plus mélancoliques, lunaires…» énonce Théo en présentant la tracklist.

On y retrouve du beau monde. Des artistes qui commencent à tout péter dans l’univers musical (Slimka, Jäde, Lala &ce…) et des nouvelles têtes talentueuses (Léo Germany, Luni…), à qui on prédit un bel avenir. C’est donc 12 titres inédits, diversifiés, qui glissent à l’écoute et disponible sur toutes les plateformes de stream. Théo ne manque pas de souligner que la mixtape a reçu les critiques du « goat » Mehdi Maizi, spécialiste rap et personnalité très influente de ce petit monde.

Après avoir essuyé pas mal de bons retours, 1863 veut déjà voir plus loin. Dans le futur on pourra retrouver le média sous d’autres formes comme sur des séries de freestyles, des soirées et pourquoi pas sur des concerts quand le bourbier du covid sera terminé.

«Le rêve c’est d’en faire un vrai métier»

Pour le moment, tous sont encore étudiants et bénévoles pour taffer sur le projet à côté de leurs cours. En discutant avec un des gars du collectif, on sent vraiment une équipe hyper intéressée par ce qu’ils produisent et une véritable envie de le développer au mieux. «Dans l’idéal, le rêve serait d’en faire un vrai métier, mais d’ici là il y a beaucoup d’étapes à franchir, donc on est encore loin» nous confie le directeur de publication. Ils ont quand même déjà pensé à l’avenir en recrutant des personnes motivées pour alimenter le média. «On a fait un appel à candidature et on a eu beaucoup de demandes. On est très contents d’eux. Le média s’élargit et ça nous permet de faire beaucoup plus de projets» ajoute une autre personne du collectif.

Voilà donc un média du coin qui pourra vous faire découvrir quelques douceurs auditives à tendance hip-hop, des artistes sur qui il faudra compter dans le futur.

  • Julian Marras // Photo : 1863