Voilà un an, jour pour jour, que le monde de la nuit n’en finit plus d’attendre le jour « J ».
Les établissements de nuit ont pris ce qui s’appelle une « année ferme ». Une peine bien lourde pour un secteur déjà en crise depuis une vingtaine d’années durant lesquelles 80% des établissements de nuit de France ont fermé, passant de 10.000 au début des années 2000 à 1.500 en 2020.
Une année d’attente, d’incertitude, de coups de gueule et de manifs pour certains. Une année à y croire, ou à ne plus y croire justement. Près de 400 clubs en France ont en effet baissé les bras face à la Covid. Le plus dur aujourd’hui pour celles et ceux qui ont jusque-là tenu le coup, c’est de faire face au manque total de visibilité et de garder le moral malgré l’inactivité et les dettes accumulées.
Lassé de s’exprimer avec des mots au quotidien auprès de ses probables futurs anciens clients, mais aussi très régulièrement dans la presse ou sur les plateaux TV, l’un d’entre eux (Antonin Borie de l’Antonnoir) tente de « se réinventer » comme suggéré par les « sauveurs » de l’Élysée, en reprenant la photographie qu’il avait délaissé depuis des années. Et c’est tout naturellement qu’il a notamment consacré une série de portraits à ses collègues et compagnons de galère du Doubs.
Entre associés, en couple, en famille ou en solo, les « tauliers » se sont bien volontiers prêté au « jeu », exprimant par leurs regards et leurs attitudes, dans leurs établissement respectifs et désespérément vides, ce que des mots ne suffisent pas à exprimer. La « bamboche » pour eux, c’est vraiment fini ?
(On peut retrouver le travail d’Anto Borie sur @antonin_borie_photographer sur Instagram et sur le Web – attention y’a aussi des photos coquines)
- Texte et photos : Jean-Louis Presque